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Amiens - Reims : 1-0 31 avril 2001
"Reims,
c'est l'équipe à la mode. Amiens c'est une bonne équipe,
mais le Stade de Reims c'est le favori de la France" - Jacques Vendroux
(France Inter) | La
belle aventure
Le
Stade de Reims s'est incliné sur un coup du sort en Quart de Finale de
la Coupe de France mais, à Amiens, il a gagné la bataille du fond
de jeu et du public. Rien de bien nouveau, finalement. Hormis le stade, samedi
soir, tout était Rémois. Reims a fait le jeu sur la pelouse de La
Licorne, nous offrant des phases superbes, tandis que les "blancs" se
sont contentés de défendre, misant tout le contre et la rapidité
de leurs attaquants. Stratégie payante à défaut d'être
empreinte de panache, puisqu'à la 71ème une partie de billard chanceuse
dans la surface rémoise a permis aux Amiénois d'ouvrir le score
sur l'une de leurs rares occasions. Dommage ! Terriblement dommage, car à
cet instant le Stade avait pris la mesure des Picards qui, depuis la reprise,
étaient repoussés dans leur milieu de terrain. Mais, comme l'avait
un jour souligné Emmanuel Bibault, "rien ne sert de développer
un jeu à la brésilienne si l'on ne tire pas au but". Et,
en ce domaine, nous nous sommes montrés bien timides. David François,
diminué par une blessure, n'a pas osé prendre sa chance. Les autres
ont souvent préféré construire plutôt que de prendre
le risque de gâcher des ballons. Amiens ne s'embarrasse pas de telles fioritures
et n'a pas d'état d'âme. C'est sans doute l'une des leçons
à retenir. Or, dans ce match, celui qui ouvrait le score avait toute les
chances de l'emporter.
Apprendre
le bonheur…
La fête est donc finie, et c'est dommage car nous y avions pris goût.
Au-delà des résultats de leur équipe, les Rémois aiment
à se retrouver, surtout à l'extérieur, où la joie
est bien plus vivace encore qu'à Delaune. Samedi, la travée
rémoise était debout durant toute la rencontre pour soutenir ses
Rouges, tandis que La Licorne ronronnait gentiment. Seul les 50 "Vikings"
de la Tribune Nord ont su se montrer à la hauteur de l'événement.
Qu'ils en soient remerciés, car il ne peut y avoir de fête de football
sans exubérance dans les tribunes. Reims a des supporters, Amiens
a des spectateurs. Il n'y a rien de polémique ou d'abusif dans ce constat.
Les deux clubs n'ont pas la même histoire, ni le même vécu…
tout simplement. Comme certains "statisticiens" du site l'ont fait remarquer,
la Picardie est la seule région avec l'Auvergne a n'avoir jamais eu de
club en D1. Tout reste donc à y construire et à découvrir,
y compris le plaisir et le sens de la fête. Un simple exemple… Samedi
soir, le stade de la Licorne s'est vidé aussi vite que Delaune après
une défaite rémoise. Quand on a en mémoire l'après-rencontre
de Bastia cela fait un peu de peine. Le 10 mars, alors que les joueurs étaient
déjà rentrés aux vestiaires, les travées de Delaune
demeuraient combles. Beaucoup étaient restés de longues minutes
debouts, les yeux rivés sur la pelouse, pour prolonger leur rêve
et savourer leur bonheur. Les Rémois, qu'ils soient supporters, joueurs,
bénévoles ou dirigeants, connaissent le sens profond du verbe "aimer".
Pour toutes ces raisons, en dépit des exploits réalisés
aux tours précédents, en dépit de la gloire renaissante des
couleurs Rouge et Blanche, cette aventure gardera un goût d'inachevé.
Pour ce Quart de Finale de Coupe le Stade de Reims méritait mieux qu'un
match contre Amiens. Michel
HAMEL | |