GROS PLAN SUR UN CLUB QUI A GRANDI TROP VITE


PORTRAIT

 

Les deux hommes-clé

du succès d'Angoulême 

 

Kor Sarr et Hervé Goursat : tandem de choc

Le succès d'Angoulême pourrait bien tenir en deux noms : Kor Sarr, l'attaquant sénégalais de l'ASAC et, surtout, Hervé Goursat, son entraîneur. Gros plan.


Kor Sarr, élu meilleur sportif charentais de la saison 2000-2001, parle de son entraîneur, Hervé Goursat, lauréat chez les dirigeants. Les coulisses d'une remontée fantastique.

Quand Hervé Goursat a succédé à Christian Letard, le 21 janvier 2001, Kor Sarr n'avait inscrit que cinq buts en seize rencontres. Depuis, l'attaquant sénégalais en a vingt-quatre de plus à son compteur, onze en CFA et treize depuis le début de saison en National.
Cette statistique illustre à elle seule la fantastique remontée de l'ASAC après le changement d'entraîneur. Les chiffres ne trompent pas. Avec Christian Letard, Angoulême encaissait 1,93 but par match, avec Hervé Goursat 1,16. Sarr a profité du repositionnement des lignes arrières, de cinq à quatre défenseurs. Son talent a fait le reste. La manière dont il raconte la transition est assez truculente. « Quand Christian Letard nous expliquait comment jouer avec cinq défenseurs, il demandait à chaque fois si tout le monde avait bien compris. Les mecs disaient oui alors qu'ils ne comprenaient rien. Dans son dispositif, ils devaient remonter le terrain jusqu'au rond central. Après, on se faisait prendre en contre. Entre la défense et le gardien, il y avait parfois quarante mètres. La première chose qu'Hervé a faite, c'est de leur interdire de monter ».
Lui-même avait un peu de mal dans ce système. Le fait de jouer avec cinq défenseurs plus trois milieux essentiellement récupérateurs laissait peu de place à l'offensive.

« Notre jeu n'était pas élargi, note l'avant-centre. Quand il n'y a pas de centres, un attaquant ne sert à rien. Dès qu'Hervé est arrivé, il a tout de suite mis des gars sur les côtés et moi à la finition. C'est ainsi que Louk (Aboulaye) et Philippe (Malheiro) m'ont fait marquer énormément de buts ».

« Il est très fort »
Hervé Goursat n'a pas fait que débloquer le jeu. Il a aussi débloqué les têtes. En rétablissant les primes de match, mais surtout la confiance. « Quand Hervé est arrivé, il y avait un climat de désastre dans le groupe, se souvient Kor Sarr. Psychologiquement, il est très très fort. Il nous a secoués. Toujours en insistant sur le côté affectif et convivial. Il nous parlait beaucoup de ce public charentais qui, disait-il, méritait autre chose qu'une quatorzième place en CFA. Tout de suite, les joueurs se sont décontractés et l'ambiance a commencé à revenir. On est allé gagner dès notre première sortie à Saint-Médard et c'était parti ».
Derrière, Cyril Garcia, l'autre héros de la saison, réalisait prouesse sur prouesse (quand Eric Loosen ne lui volait pas ses gants et la vedette, comme à Albi...), devant se mettait en place le futur duo du National, Sarr-Fortuné. Sarr rend hommage à ses collègues de l'attaque : « Marco (Fortuné) et Jeannot (Maspimby) vont beaucoup plus vite que moi. L'un est puissant, l'autre une flèche et moi, j'en profite ». Sa technicité, des deux pieds et de la tête, fera toujours mouche dans les moments importants, la dernière fois à Fontenay, pour le but de la montée.
Cette saison, s'il marque encore plus, c'est qu'il joue un peu différemment. « La qualité des milieux est beaucoup plus élevée que l'an dernier, explique-t-il. Je n'ai plus besoin de faire le meneur de jeu ou le même pressing. Tronche et Gaborit s'en occupent. Ces deux-là sont très forts ».
Selon lui, Hervé Goursat était tout simplement l'homme de la situation. L'unique recours peut-être. « Sur le terrain et en dehors. Seul un ancien joueur d'Angoulême pouvait oser parler comme ça aux collectivités locales. Il a pratiquement le même âge que le maire, ils se connaissaient bien et ça a facilité le dialogue. Avec un autre entraîneur, je ne sais pas si ça aurait marché ».
Cette saison 2000-2001 « miraculeuse » lui rappelle celle de la montée de Beauvais de National en D2, en 1997. A tous points de vue. « Pour les conditions d'entraînement, c'était même pire à Beauvais, rigole-t-il. Les vestiaires avaient brûlé. On allait prendre la douche chez nous, on s'habillait à la bougie en pleine journée ». Si le parallèle pouvait se vérifier jusqu'au bout... Emmanuel COMMISSAIRE (Sud-Ouest)

 

Le début ou la fin

 

17-12-01 - Le club et la mairie vont-ils enfin faire cause commune pour le grand stade et la D2 ? Réponse ce soir, de la bouche de Philippe Mottet.

 


"Hervé Goursat et ses joueurs sont en train d'écrire la plus belle page de l'histoire de l'ASAC. Il leur manque juste l'éditeur", écrit Sud-Ouest. A ce propos, pour Noël n'oubliez pas d'acheter "L'Histoire sans fin", l'excellent livre consacré au Stade de Reims. Photo Stéphane Durand

S'il ne se passe rien ce soir, il ne se passera jamais rien dans la vie de ce club. Alors que l'ASAC, héritière de l'illustre AS, ne s'est jamais aussi bien portée sportivement et financièrement, le fatalisme est en train de gagner les esprits.

Elu il y a un an contre toute attente après le retrait de l'avocat Jean-Philippe Pousset, le président Germain est au bord de la rupture. Il ne se sent pas "l'âme d'un Don Quichotte" et se retirera à la fin de saison, peut-être même avant, si aucune « vision d'avenir » ne permet à Angoulême non plus de rêver à la D2, mais d'y travailler. « Dreaming is free », chantait le groupe Blondie. Ce qu'il attend ce soir de Philippe Mottet, ce sont des chiffres, un échéancier pour la construction de ce grand stade sans lequel rien n'est possible. Car le 20 décembre, la commission des infrastructures de la LNF (Ligue nationale de football) ne se contentera pas de belles paroles.

« Une lourde responsabilité »
« J'attends un message fort du maire, insiste Philippe Germain, qu'il amorce ce qu'il va faire. L'ambition, le rêve, on les a tous, maintenant, il faut des faits, du concret. Après, chacun se déterminera ».

Qu'elle soit bonne ou mauvaise, ce sera la surprise. Le club avoue avec une certaine gêne ignorer tout des intentions municipales. Jean-Claude Mogis, l'adjoint aux sports, assurait la semaine dernière avoir pris le dossier à bras le corps. Mais la mairie joue perso. Depuis le 13 novembre et la convocation envoyée par la LNF, aucune réunion avec le club.

La balle est dans le camp des élus et l'ASAC n'ira pas au pressing. Pas cette fois-ci. L'explication de Philippe Goursat, l'ex-président : « On est fatigué d'entendre les politiques et les fonctionnaires nous répéter qu'ils nous donnent, toujours et encore. Mais ce n'est pas à nous qu'ils donnent. On est quoi nous ? C'est au public qu'ils donnent, à leurs administrés. Le football est le sport du peuple, c'est le spectacle du peuple ».

En gros, chacun ses responsabilités. « Et la responsabilité de ceux qui empêcheront l'ASAC de monter en D2 sera lourde, glisse le président d'honneur, Robert Diacono, 83 ans, qui le redira peut-être dans son discours d'ouverture. Beaucoup de gens attendent avec impatience le samedi soir, car il va se passer quelque chose à Angoulême. On ne peut pas nous refuser ce qui est réalisable aujourd'hui ».
Philippe Mottet parlera en dernier et ce sera la seule sensation de cette soirée, dont la première heure ne sera qu'une formalité. Le bilan sportif de la saison 2000-2001 tient en un mot : exceptionnel. Hormis bien sûr la relégation en DH de la B, laquelle s'est sacrifiée pour permettre à la première de remonter en National.

Le bilan financier tient en un chiffre : 6,7 millions de francs de budget. Avec suffisamment d'argent dégagé pour rembourser l'emprunt de la saison précédente.

Pas de mélodrame à attendre non plus du renouvellement du tiers sortant, puisque aucune des chevilles ouvrières du club n'y figure. L'AG (1) en tant que telle sera un non-événement et c'est bien là l'événement.

Pour la première fois depuis l'arrivée en 1995 de Philippe Goursat, le rapporteur des finances n'aura pas à manger la moitié des chiffres ou à appuyer frénétiquement sur le bouton du rétro-projecteur en espérant que personne n'ait rien vu...

Une raison de vivre
L'ASAC va bien et c'est pour ça qu'elle se pose des questions existentielles. Occupée pendant six ans à lutter pour sa survie, elle a le blues du soldat qui revient de la guerre. Il lui faut maintenant une raison de vivre, et une maison.

L'ancien combattant Philippe Goursat, le casque troué par des balles perdues, revoit le passé qui défile : « En 1995, Philippe Mottet m'a demandé de venir au club pour le réparer. Très rapidement, je me suis aperçu qu'il n'y avait pas d'aventure humaine, car il y avait des gens dont le seul souci était de paraître. Ensuite l'attrait sportif avait disparu, les résultats ne suivant pas. Aujourd'hui, l'ASAC est dirigée par une bande de copains, les finances sont redevenues saines et les résultats extraordinaires.

La boucle est bouclée. Sauf que ça va trop vite pour la municipalité. Le maire, qui ne nous a pas abandonnés après la descente en CFA, ne comprend plus. Et nous, on ne comprend plus la mairie. Ce qui nous choque, c'est de penser que notre succès puisse ennuyer. Dans la galère, il y avait toujours des objectifs. Mais c'était des murets. Là, sans grand stade, le mur est infranchissable. Avec la mairie, c'est un match que l'on joue ». Le match de trop, qui soulagerait Reims et Cannes : Angoulême contre Angoulême.
Alors, lui aussi s'interroge : « Oui, je pourrais arrêter. Si les copains s'en vont, je m'en irai moi aussi ». L'ASAC sans Philippe Goursat ? Inimaginable. « J'ai d'autres centres d'intérêt dans la vie, faut pas exagérer, sourit-il. Ma drogue, c'est le foot, ma perfusion, c'est Angoulême et la Charente. Si je quitte l'ASAC, je serai le plus malheureux du monde, mais ce n'est pas impossible. Le foot, en revanche, j'aurais du mal à m'en passer. Ce que je fais à Angoulême, j'irai le faire dans un autre club. J'ai déjà eu plusieurs opportunités ».
Loin d'eux l'idée d'exercer un quelconque chantage sur la mairie, qui la laisserait probablement indifférente. Simplement, à l'instar de leur club, ils sont à la croisée des chemins. Comme en 1985, lorsque l'AS, à l'inverse de Niort, avait pris celui qui descend.

« Dans le football, quand on se trompe de voie, il faut quinze ans pour retrouver sa route », prévient le frère de l'entraîneur. 

Quoi que dise, ou ne dise pas, Philippe Mottet ce soir, il n'y aura pas de coup d'éclat. Pas avant la réunion du 20 à la LNF. Mais les derniers jours de 2001 pourraient réserver quelques surprises. Emmanuel COMMISSAIRE.
(1) Lundi 17 décembre, à 19 heures, à la Cifop, à L'Isle d'Espagnac

 

Angoulême contre Angoulême

 

- LE MAIRE D'ANGOULÊME : "Je ne suis pas le Père Noël"

- L'ENTRAÎNEUR DE L'ASAC : "Je ne suis pas sûr que mes joueurs soient motivés pour aller jouer à Reims"

 

La semaine même où l'Asac joue un match capital à Reims, le club charentais est en train de vivre une épreuve qui n'est pas sans rappeler les événements que nous avons connus à Reims en septembre... et qui avaient déstabilisé l'équipe. Au coeur de la crise, la reconstruction du stade en cas de montée en D2.

 

La réunion au cruciale de lundi soir a accouché d'une souris : pas question de reconstruire Lebon, un solution provisoire sera mise en place   

 

 

En cas de montée en Deuxième division, l'ASAC ira jouer au stade de rugby de Chanzy qui connaîtra une mise aux normes.
Si l'ASAC monte en D 2 à la fin de la saison, elle ira jouer provisoirement au stade Chanzy. L'intervention du maire d'Angoulême, lundi soir, à l'assemblée générale de l'ASAC a pourtant été ressentie comme un non-événement. Tout bonnement parce que tout le monde s'attendait à voir débarquer Philippe Mottet avec dans sa hotte la maquette du futur temple du ballon rond. Mais l'intéressé a tout de suite calmé les ardeurs et les espérances : « N'attendez pas de moi que je me transforme en Père Noël et que j'annonce des cadeaux. » Le ton était donné.


Il a fallu que l'entraîneur d'Angoulême, Hervé Goursat, le pousse dans ses derniers retranchements :

- « Avec ce que j'ai entendu ce soir, je ne suis pas sûr que mes joueurs soient motivés pour aller jouer à Reims. »

- Réponse du maire : « Qu'est-ce que tu voulais entendre ? »

- Du tac au tac : « Des garanties pour l'avenir. »

C'est à ce moment que tout s'est joué.

« Nous dirons à la Ligue jeudi que nous mettrons le stade Chanzy aux normes en cas de montée et que nous lançons une étude à la Comaga pour déterminer les besoins des différentes disciplines sportives en matière d'infrastructures. »

Toujours pas de promesse de grand stade mais au moins l'avancée est bien réelle. Si l'ASAC gagne sur le terrain le droit d'évoluer en D 2, elle déménagera à Chanzy et abandonnera Lebon.

« Je n'accepterais jamais qu'un dirigeant de club s'érige en propriétaire des installations sportives. Si l'ASAC doit aller à Chanzy, c'est moi qui prendrai la décision. Je le dis amicalement au SCA Rugby. » Philippe Mottet vient d'abattre ses cartes.

Il n'en n'est pas moins remonté contre les exigences de la Ligue de football : « Les normes imposées pour jouer en D2 sont de véritables diktats. Que les décideurs qui ne lèvent pas l'impôt aient le respect des finances publiques. »
Le maire d'Angoulême a également souhaité enterrer la hache de guerre avec les dirigeants de l'ASAC : « Arrêtons les petites phrases assassines. J'ai l'impression que parfois on fait du surplace et même qu'on régresse. »

Philippe Mottet ne veut plus, en tout cas, soutenir seul l'effort et compte bien sur les autres collectivités pour donner un coup de main. « Le Conseil général, la Comaga, la ville et la région devront intervenir financièrement dans les travaux qui s'annoncent. Mais il faut bien comprendre que les budgets des collectivités ne sont pas extensibles". 

Reste maintenant à savoir comment réagira la Ligue de football, jeudi, à l'énumération par l'adjoint aux sports Jean-Claude Mogis de ces mesures... Stéphane Durand

 

 

Du public, mais un stade "delaunien"

Avec ses 2.400 spectateurs de moyenne, l’ASAC occupe le neuvième rang des affluences de National. «On a retrouvé un engouement égal à celui de 95/96, témoigne Xavier Ducher, le président des Ultras 16, le club des supporters de l’ASAC. La preuve, depuis le début de la saison dernière, nous avons effectué tous les déplacements. Et cette année, nous remplissons un bus à chaque fois. Il y a même deux fois où nous avons été obligés de refuser du monde.»

L'affluence enregistrée au stade Lebon relève d'ailleurs de l'exploit, compte tenu des conditions d’accueil du public : petite tribune non couverte depuis la tempête de décembre 99, absence de toilettes publiques dans l’enceinte, buvettes exiguës, seulement 1.300 places assises...
En fin de saison dernière, l’entraîneur angoumoisin Hervé Goursat avait déjà tiré la sonnette d’alarme sur la vétusté de Lebon et des terrains d’entraînement de Castillon, «indignes» selon lui d’un club de National. Un problème qui remonte à... 1967. La pelouse a bien été bien refaite et aplanie au début des années 80. Mais pour le reste, les choses sont restées en l’état, à quelques coups de peinture près.

 

 

250 micro-partenaires

- Budget prévisionnel : 9,1MF

- Le partenariat privé sous la forme de panneaux, loges et sponsors maillots a été budgétisé pour l’année 2001/2002 à hauteur de 1,5MF. Il reste à trouver 200.000F pour atteindre cet objectif.

- Environ 250 partenaires privés, à 99% charentais.

- Plus gros partenaires : sponsor maillot SEMEA (80.000F par an sur trois ans), «C’était l’époque où nous n’en avions plus. La SEMEA a bien négocié», confie Philippe Germain, le président de l’ASAC. Opel, IBA, Infocom, Géant Casino sont les autres principaux partenaires.

- Le contingent de partenaires est surtout composé de petites entreprises qui versent de 3.000 à 5.000F.

- «Aucun gros partenaire n’est représenté au comité directeur. Ce pourrait être une solution car il n’y a plus de produit à vendre», poursuit Philippe Germain. L’ASAC n’a en effet plus de place pour les panneaux publicitaires.

- Avant la descente en CFA, l’ASAC avait un directeur commercial salarié chargé de la recherche de sponsors, l’ex-entraîneur de la réserve Alain Espinasse. Aujourd’hui, des bénévoles se chargent de cette tâche. «C’est sûr qu’un salarié serait plus crédible», avoue Philippe Germain.

 

05-04-02 - La Ville d'Angoulême fait feu de tout bois pour trouver des financements.

Les élus de la ville d'Angoulême ont travaillé pour trouver des fonds, destinés aux travaux de mise aux normes du stade Lebon pour la D 2. Un chantier estimé à 3,28 millions d'euros. La Ligue nationale de football, qui attend un signe fort de la municipalité après avoir fixé la date butoir du 18 avril pour ficeler le dossier ASAC, exige la construction d'une tribune de 4 000 places.
D'ici là, le maire UDF d'Angoulême, Philippe Mottet, qui est en pourparlers avec le Conseil général et la région, pour rassembler le financement nécessaire, aura pu également rencontrer tous les maires de la Comaga (Communauté d'agglomération du Grand Angoulême). « En fonction de la concrétisation de tous ces contacts, on devrait pouvoir arriver à s'en sortir », espère l'adjoint aux sports de la ville, Jean-Claude Mogis. Restera après à remporter le pari du terrain. « On connaît à mon avis les noms de trois équipes sur les quatre qui monteront », confie Hervé Goursat en citant Toulouse, Clermont et Reims « qui va certainement récupérer trois points sur tapis vert. »
D'après l'entraîneur angoumoisin, la bataille aura donc lieu entre l'ASAC (59 pts), Valence (57 pts) qui a un match en retard et Cannes (56 pts). Un fauteuil pour trois avant de s'attaquer aux sept dernières journées. Le déplacement des Charentais à Clermont, samedi, pourrait bien être décisif. Surtout que, dans un même temps, Valence recevra Toulouse. « Chaque défaite coûtera très cher jusqu'à la fin. Mais si on bat Clermont, on a de grandes chances d'accrocher cette quatrième place synonyme de montée », affirme Hervé Goursat. Le calendrier des Charentais avec quatre réceptions contre trois déplacements sera par la suite plus favorable que celui de ses adversaires directs. Tout pourrait donc se jouer dans deux jours. Tout un département croise les doigts.

 

                                                                                    Goursat : quelques motifs d'inquiétude

Hervé Goursat, entraîneur d'Angoulême et frère du président.28-02-02 - Tandis que Reims a obtenu, sans surprise, l'accord de la Ligue pour évoluer en D2 dans son Stade Auguste-Delaune rénové, il n'en va pas de même pour Angoulême, actuel cinquième du National.

 

Le 10 janvier dernier, Charles Girardot, le président de la Commission avait passé au crible les installations angoumoisines, estimant alors que le stade Lebon pouvait être homologué pour la D2 en échange de quelques aménagements, dont le coût était alors chiffré aux alentours de 1.830.000 euros, A condition, bien sûr, que la Ville d'Angoulême s’engage à construire un nouveau stade.

Pour cela, Charles Girardot avait demandé aux élus de se représenter le 26 février à la Ligue avec un engagement ferme de construire une tribune de 4.000 places, de porter l’intensité de l’éclairage à 1.200 lux au lieu de 600 actuellement, d’aménager les vestiaires...

Mais, les élus angoumoisins ont tenté d’obtenir un allégement de ce cahier des charges, car le devis des travaux préconisés s’élève finalement à près de trois millions d’euros. Pour ne pas avoir à changer les pylônes d’éclairages, le maire d'Angoulême a tenté d’obtenir un éclairage moins intense (615 lux), mais aussi une tribune moins grande (2 500 places assises). En effet, les 4.000 places ne logent pas entre les deux mats qui font face à la grande tribune... et un réaménagement complet du stade serait nécessaire pour les créer.


Intransigeance de la Commission

Mais, mardi après-midi, la commission est restée intransigeante. "Le cahier des charges est clair, explique Philippe Goursat, le président du club. Malgré nos protestations où nous rappelions que tous les clubs de D2 ne sont pas encore sur des stades homologués, il faudra 10 000 places dont 5000 (?!) assises, un éclairage de 800 lux minimum et d'autres améliorations de sécurité et sanitaires. Le budget estimé est de 20 millions de francs.

Pour l'heure, le maire d'Angoulême a réussi a négocier un délai supplémentaire pour tenter de battre la campagne et réunir les fonds. Le 15 avril prochain, il devra présenter son projet devant la Ligue.

"Ce jour là, le sort du club sera scellé, conclut Philippe Goursat avec fatalisme. La décision de la Ligue peut ruiner la fin de saison et les saisons à venir".

 

 

             L'INTERVIEW DE PHILIPPE GOURSAT           

 

Philippe, l'ASAC jouait sur un autre tableau que le tapis vert de Lebon hier au siège de la Ligue. Quels étaient les enjeux de cette rencontre avec la commission ?

"La Ligue devait décider d'une dérogation pour l'ASAC en cas de montée en D2. Les infrastructures des clubs de D2 doivent suivre un cahier des charges strict, c'est-à-dire avoir un stade de 12 000 places, un éclairage suffisant sans entrer dans des termes techniques et des locaux (vestiaires, sanitaires...) adaptés."

 

Quelle a été l'issue de la rencontre entre la délagation d'Angoulême et Mr Girardot de la Ligue ?

"Elle n'a malheureusement pas été favorable à l'ASAC. Mr Mottet, son premier adjoint Mr Mogis et Mr Hureau son conseiller technique étaient venus défendre le projet avec nous, en présentant un dossier de 10 millions de francs qui présentait des améliorations par rapport à l'état actuel du Stade Lebon. Un éclairage de 615 LUX, une tribune de 2500 places assises, etc.. qui nous paraissaient déjà être un effort important. Mais la commission est resté intransigeante."

 

Que manque-t-il à Lebon pour être un stade de Division 2 ?

"Le cahier des charges est clair, et malgré nos protestations où nous rappelions que tous les clubs de D2 ne sont pas encore sur des stades homologués, il faudra : 10 000 places dont 5000 assises, un éclairage de 800 LUX minimum et d'autres améliorations de sécurité et sanitaires. Le budget estimé est de 20 millions de francs. Et Mr Mottet a réussi à négocier un délai supplémentaire pour tenter de battre la campagne et réunir les fonds."

 

On vous a dit en froid avec la mairie d'Angoulême dans les canards charentais il y a quelques temps : que pensez-vous de la réaction de la délégation de la mairie ?

"Philippe Germain et moi-même étions très satisfaits. L'avenir du football charentais de haut niveau est ici en jeu. Chacun en est conscient. Je crois que les pouvoirs publics savent quelle responsabilité leur incombe. Promus de CFA, nous n'aurons pas souvent l'occasion de faire une saison comme celle-là : manquer le coche cette année reviendrait à suicider le foot charentais. Pour moi, cette saison est un miracle et il faut saisir ce nouveau challenge sportif."

 

A quoi ressemble le proche avenir de l'ASAC ?

"Pour l'instant c'est encore flou. Il faut attendre la décision définitive de la Ligue le 19 avril qui scellera le sort du club. Il peut ruiner la fin de saison et les saisons à venir. Nous voulions faire avancer le dossier du changement de statut, commencer à préparer l'éventuelle montée en D2, prendre des contacts de recrutement peut-être : l'indécision de la Ligue nous met en porte à faux. Vous savez, ce club est encore porté par des bénévoles en majorité et la réponse des instances du foot en avril pourrait tout changer dans un sens comme dans l'autre. Une pression inutile sévit sur le club actuellement. Mais nous sommes confiants."

 

 

05-04-02 - La Ville d'Angoulême fait feu de tout bois pour trouver des financements.

Les élus de la ville d'Angoulême ont travaillé pour trouver des fonds, destinés aux travaux de mise aux normes du stade Lebon pour la D 2. Un chantier estimé à 3,28 millions d'euros. La Ligue nationale de football, qui attend un signe fort de la municipalité après avoir fixé la date butoir du 18 avril pour ficeler le dossier ASAC, exige la construction d'une tribune de 4 000 places.
D'ici là, le maire UDF d'Angoulême, Philippe Mottet, qui est en pourparlers avec le Conseil général et la région, pour rassembler le financement nécessaire, aura pu également rencontrer tous les maires de la Comaga (Communauté d'agglomération du Grand Angoulême). « En fonction de la concrétisation de tous ces contacts, on devrait pouvoir arriver à s'en sortir », espère l'adjoint aux sports de la ville, Jean-Claude Mogis. Restera après à remporter le pari du terrain. « On connaît à mon avis les noms de trois équipes sur les quatre qui monteront », confie Hervé Goursat en citant Toulouse, Clermont et Reims « qui va certainement récupérer trois points sur tapis vert. »
D'après l'entraîneur angoumoisin, la bataille aura donc lieu entre l'ASAC (59 pts), Valence (57 pts) qui a un match en retard et Cannes (56 pts). Un fauteuil pour trois avant de s'attaquer aux sept dernières journées. Le déplacement des Charentais à Clermont, samedi, pourrait bien être décisif. Surtout que, dans un même temps, Valence recevra Toulouse. « Chaque défaite coûtera très cher jusqu'à la fin. Mais si on bat Clermont, on a de grandes chances d'accrocher cette quatrième place synonyme de montée », affirme Hervé Goursat. Le calendrier des Charentais avec quatre réceptions contre trois déplacements sera par la suite plus favorable que celui de ses adversaires directs. Tout pourrait donc se jouer dans deux jours. Tout un département croise les doigts. Anne KERJEAN

 

Lebon décroche son ticket pour la D2

19 avril 2002 - C'est désormais uniquement sur le terrain que se jouera la montée de l'ASAC en D2. Hier, Philippe Mottet a réussi son grand oral devant la commission des équipements de la Ligue nationale de football, à la grande satisfaction des dirigeants de l'ASAC.
Après avoir tenté d’obtenir un assouplissement de la réglementation en vigueur lors de sa dernière visite à la Ligue en février dernier, le maire d'Angoulême a cette fois présenté un projet de rénovation du stade Lebon parfaitement conforme aux souhaits de la LNF : une tribune couverte de 4.074 places, un éclairage de 1.250 lux, un parking réaménagé et la réfection des vestiaires pour un coût estimé à 3,2 millions d'euros (21 millions de francs).
Il a également fallu présenter un dossier financier convaincant. Philippe Mottet a pour l'instant obtenu l'accord de principe du Conseil général, du Conseil régional et de la Comaga qui s'engageraient à hauteur de 25% chacun.
«Le principe d'une subvention sera voté le 25 avril à la COMAGA et il n'y a apparemment pas d'opposition manifeste dans les assemblées départementales et régionales», assure le maire d'Angoulême, président de la COMAGA et vice-président de la région.
«On va également remplir un dossier de demande de subvention au niveau de l'État par le biais du FNDS».
Beauvais, dans une situation presque identique, avait obtenu une aide de 10%. Les quelque 20% restants, mais aussi la TVA qui devra être versée au début des travaux, seront pris en charge par la municipalité d’Angoulême.
«On va inscrire cette subvention exceptionnelle au budget lors de notre prochain conseil municipal à la mi-mai», poursuit Philippe Mottet.
Les travaux devraient débuter dès que la mairie aura obtenu le permis de construire (sans doute dans le courant du mois de mai), pour se terminer avant la reprise de la D2 prévue le 3 août prochain. «J'ai pris l'engagement que les travaux seraient achevés fin juillet», explique-t-il encore.
Charles Girardot, le président de la commission des équipements, devrait de son côté proposer que l'ASAC puisse débuter sa saison par deux rencontres à l'extérieur afin de bénéficier d’une petite marge de manœuvre.
Enfin, la municipalité s'est engagée à faire avancer le dossier d'un nouveau stade.
Des études de faisabilité sur le site actuel du stade Lebon, mais aussi dans différentes communes de la COMAGA, devraient être lancées dans les semaines à venir.
Tous ces travaux restent bien sûr conditionnés à la montée de l'ASAC en D2.
Car en cas d'échec, la mairie n'aura plus aucune obligation, et pourrait alors choisir d'abandonner ou tout du moins de sérieusement revoir à la baisse tous ces projets.

 

 

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"Vu des Tribunes" : l'actu du Stade - Rédaction-conception : Michel HAMEL