CAEN - STADE DE REIMS : 1-1

Samedi 28 septembre 2002 - 20h - Stade d'Ornano - 10e journée - Arbitre : M. Sars

LIABEUF 33e pour Reims - MAZURE 83e pour Caen

 

Docteur Jekyll et Mister Hyde

Car spécial, tifo, soutien sans faille pendant la rencontre. Les Stadistes peuvent

compter sur le soutien inconditionnel des Ultrem, quelle que soit la tournure des matchs.

 

 

 

A priori, un match nul à Caen est plutôt un bon résultat. Et pourtant, une fois encore, la déception se lisait sur tous les visages à la sortie du stade d'Ornano, comme ce fut déjà le cas à Wasquehal, à Laval ou ailleurs cette saison. Oui, Reims aurait pu signer en Normandie sa première victoire, tout comme il pouvait le faire quelques semaines plus tôt dans le Nord. Mais, c'est une triste habitude, une erreur défensive en fin de match en a décidé autrement.

 

"Il y a des enceintes qui respirent la L1.

Celle du Stade Malherbe est de celles-ci. Un superbe stade", écrit christophe Hébert dans L'Union.

Tout est sans doute une question de... point de vue

 

Inutile de reporter la faute sur tel ou tel, même si le sérieux de Jezierski nous a manqué. Cette erreur individuelle est la conséquence d'errements collectifs, sensibles tout au long d'une seconde période au cours de laquelle les Stadistes ont laissé l'équipe caennaise, pourtant en infériorité numérique, évoluer à sa guise.

 

 

Le KRB n'a pas la même force de frappe que les Ultrem,

mais la pérennité du groupe est déjà assurée.

 

Et pourtant, la première période fut un régal. Sous la houlette d'un Silas Billong retrouvé, multipliant les montées sur son aile droite, le Stade affichait un visage conquérant, faisant jeu égal et bousculant parfois les Normands. C'est logiquement que Cédric Liabeuf, servi par Billong, ouvrait la marque d'une superbe tête croisée à la 33e.

Reims jouait sans complexe, ne cherchant pas à défendre mais à construire. Et c'était payant !

Mais, un élément allait bouleverser la donne : l'expulsion du défenseur caennais M'Beng en tout début de seconde période. Dès lors, le Stade allait sombrer à nouveau dans ses travers... en cherchant à préserver le résultat. Plus un soupçon de jeu côté Rouge & Blanc, mais une équipe recroquevillée en défense, timorée, imprécise, souvent dépassée. Celle que nous avions déjà vu deux semaines plus tôt à Laval. Dans ce contexte, le scénario de la fin de match était écrit. On sait ce qu'il en est advenu.

 

 

 

 

Triple grillage de protection entre le parcage visiteurs (il faut appeler les choses par leur nom) et la pelouse, grillage complémentaire au-dessus de la tête, verrouillage de l'ensemble pendant le match via une grille en fer forgé qui n'a rien à envier à celles des lieux de détention, fouille digne d'une incarcération, s'attardant parfois sur les parties intimes... Pour les visiteurs, le stade d'Ornano n'est pas une enceinte de football, c'est une enceinte pénitentiaire où l'on sert les sandwiches à travers les grilles à la mi-temps. Peu importe que ces visiteurs puissent suivre le match ou non. Il sont jugés "indésirables" (dixit les forces de l'ordre). Tellement indésirables que leurs sièges sont abandonnés dans un état de saleté repoussant et que les vestiges des derbies de jadis contre le brillant voisin havrais ornent toujours les grillages supérieurs.

- La législation interdit d'enfermer le public dans un lieu clos, sans issue de secours. En cas d'incident, les conséquences pourraient être dramatiques.



Beaucoup de Rémois (et de Rémoises) dans les travées de Caen, en dépit de la distance.

 

Sur place, les groupes de supporters ont reçu le renfort de "Rémois" venus de l'Eure, tel cet enfant bardé de rouge au premier plan. Des scènes immortalisées par Marc Collat lui-même, signe de l'optimisme qui habitait le coach stadiste avant le match. (Photos Thibault H.)

 

 

Caen ça ne veut pas sourire...

Il y a des enceintes qui respirent la L1. Celle du Stade Malherbe est incontestablement de celles-ci. Un superbe stade (impressionnant mais terriblement agréable à jouer) théâtre de la rencontre entre la meilleure attaque à domicile (10 buts en 5 matches) et la meilleure défense à l'extérieur (deux buts en quatre parties) !
Marc Collat avait choisi de renforcer son milieu travailleur en adjoignant Laurent à Frétard et Létang. Pickeu était en pointe avec Haddadou et Liabeuf sur leurs côtés (tout en sachant repiquer et permuter à l'occasion). Eric Bioniface et Billong retrouvaient leurs postes en défense, respectivement dans l'axe et à droite. Liron occupait le côté gauche, Bertrand étant suspendu.
Forts de leur bonne prestation face à Créteil la semaine passée hélas pas couronnée par un but (0-0), les Rémois avaient décidé de ne pas subir les événements outre mesure. Cela passait par un pressing haut pour perturber la construction adverse. Les Rouge et Blanc prolongeaient ainsi plus d'une fois jusqu'au gardien. Mais ils savaient également se replier rapidement pour faire bloc. Si bien que Caen ne parvenait pas à se montrer menaçant.
Bien défendre est une chose mais encore faut-il ne pas s'en contenter. Et savoir aller inquiéter la défense adverse. Ce que les Stadistes n'avaient pas été en mesure de réaliser à Laval (0-1), ils l'accomplissaient efficacement en première mi-temps, tentant de jouer à fond les coups qui se présentaient. Ainsi Liabeuf lancé par Haddadou était contré in extremis par Hengbart, la balle passant de peu à côté (7e).
Aubry coupait un centre du même Haddadou juste devant Pickeu (26e). Après un bon mouvement au milieu, Billong centrait pour Haddadou dont le coup de tête smashé manquait de puissance (29e).
Liabeuf passe le troisième
Les Normands ne savaient décidément pas par quel bout prendre ce groupe rémois. Par les côtés, dans l'axe, en s'appuyant sur les déviations aériennes de Di Rocco ? Quelques petits déséquilibres qui n'aboutissaient que sur une reprise de Sarr contrée par Lafond (20e), un tir lointain de Watier (24e) et une sortie des poings de Tingry devant Sarr (25e). Mais rien de bien méchant. Et le public n'était finalement pas plus surpris que cela quand il voyait Liabeuf ouvrir le score de la tête sur un centre de l'inépuisable Billong (0-1, 33e). Le deuxième but marnais à l'extérieur Ð après celui de Gondouin à Wasquehal Ð était aussi le troisième de l'ex-buteur de Romorantin.
Les hommes de Patrick Remy tentaient de réagir. Timidement. Un centre de Sarr était éloigné du bout du pied par Boniface (35e). Puis Tingry plongeait bien sur un coup franc non coupé devant sa ligne (42e). La bordée de sifflets qui raccompagnait les Caennais aux vestaires était significative...
Les affaires calvadosiennes n'allaient pas s'arranger à la reprise. Pour un tacle sur Haddadou, M'Beng recevait un deuxième avertissement synonyme d'expulsion (52e). Les partenaires de Lafond tentaient d'enfoncer le clou immédiatement. Létang trouvait Haddadou à 7 m. Mais Aubry repoussait les deux essais de l'ancien Manceau (56e).
Ah ces dernières minutes !
La suite allait être plus délicate pour les hommes de Marc Collat. Comme si le fait d'évoluer à dix décuplait les énergies et les volontés locales. La surface champenoise était assaillie par les Bleu et Rouge. Corners, centres, Tingry était mis à rude épreuve pendant plusieurs minutes. Le portier stadiste devait s'envoler sur une frappe de Deroin (68e). Puis il voyait un tir enroulé (et dévié) de Watier frôlait son montant (72e). Les Rémois ne parvenaient pas à mettre le pied sur la balle et oubliaient de jouer. Toujours ce manque de confiance en soi. Et une fois de plus, les dernières minutes allaient leur être fatales ! Diarra remportait son duel face à Boniface à l'entrée de la surface. Son tir était repoussé par Tingry mais Mazure avait bien suivi et concluait (1-1, 83e).
Poussés par le public croyant à nouveau en ses favoris, les partenaires de Dumas tentaient d'arracher la victoire. Watier manquait de peu le cadre (87e) puis Mazure semait à nouveau le trouble (93e). Les Stadistes ne visaient plus désormais qu'un nouveau nul. Une fois encore, ce matin ils pourront nourrir quelques regrets. Christophe HÉBERT

 

 

CAEN LES CHOSES BOUGENT

 

 

Caen... les choses bougent

 

A la suite de cet écho, publié dans "Vu des Tribunes", et relayé efficacement par "Ouest-France", le Stade Malherbe de Caen nous a transmis la réponse suivante, également consultable sur le site du club. Gageons que cette "affaire", qui avait aussi ému certaines autorités administratives de Basse-Normandie, favorisera un retour à la normale, dans un esprit de convivialité. Le Groupement des Supporters, dirigé par Daniel Wargnier, entend lui aussi faire entendre sa voix auprès du SMC dans les semaines à venir, afin que l'accueil réservé aux visiteurs soit désormais plus amical. Nous remercions le club normand d'avoir été à l'écoute. M.H.

 

La réponse du Stade Malherbe

 

Monsieur,
Suite à l'annonce de la qualité de l'accueil des supporters rémois et de l'état de l'endroit spécifiquement réservé à cet effet, je viens par ces quelques mots vous préciser certains points de détails :

 

Soit

- Sachez qu'il est obligatoire par la Ligue de Football Professionnel de créer un endroit spécifique aux supporters adverses. Pour ce faire, un cahier des charges nous a été remis et nous avons respecté à la lettre son contenu afin d'obtenir l'homologation de notre stade (et cela depuis 10 ans).


- Les sandwiches qui ont été vendus, ainsi que les boissons, à travers les grilles, ne résultent que d'un comportement de supporters (qui ne vous qualifie pas certainement) excessifs voire dangereux pour les personnes qui auparavant vendaient ces produits à l'intérieur de cette dite cage (sandwiches volés, caisses volées, non paiements des consommations…).
Afin d'assurer leur sécurité et leurs conditions de travail, nous sommes contraints à cette manière de faire.

 

- En ce qui concerne les issues de secours, il va s'en dire qu'elles sont conformes à la législation (homologation) et que ces issues ne sont en aucun cas fermées à clé lorsque le Stade Michel D'ORNANO est ouvert au public, qui plus est lorsque cette tribune est occupée. Là où je tombe d'accord avec vous, c'est sur le fait que les sièges sur lesquels vous devriez être assis et non debout n'ont effectivement pas été nettoyés avant votre arrivée (dommage que l'on ne demande pas aux gens qui occupent la tribune de la nettoyer et de réparer ce qu'ils détruisent).


- En ce qui concerne les palpations, celles-ci sont effectuées par les forces de police qui elles seules sont habilitées à le faire.


Dans le but de rassurer les futurs supporters des équipes qui se déplaceront au stade Michel D'ORNANO, je voulais vous préciser ces quelques points.


Vive le football, vive la fête, vive le respect des règles et, bien sûr, vive les supporters !!!


Le service communication du S.M CAEN