MIGUEL COMMINGES

 

ARRIVÉE : SAISON 2003-2004 (National)

Défenseur latéral

 

Miguel Comminges

PROFESSION LATÉRAL

 

16-06-2003 - En provenance d'Amiens, Miguel Comminges est un solide défenseur antillais de 21 ans (1m75 pour 71 kg), capable de jouer indifféremment sur le flanc droit ou sur le flanc gauche. Il a disputé 12 matchs en ligue 2 avec Amiens, dont 11 en tant que titulaire.

 

 

SON ACTUALITÉ      

 

 

Fraîcheur des îles


16-06-2003 - Guadeloupéen, droitier-gaucher, Miguel effectue une grosse saison en rouge et blanc. A bientôt 22 ans, l'avenir lui appartient.

 

Miguel en cette période hivernale, votre avance se fond comme neige au soleil. Cela vous inquiète-t-il ?

« Nous sommes toujours en tête et, à mon avis, il n'y a pas lieu de s'inquiéter. L'objectif est fixé et nous savons ce que nous avons à faire pour l'atteindre. Faire le plein à domicile par exemple, et aller glaner quelques points à l'extérieur ».

 

La menace est pourtant pressante, janvier est-il le mois de tous les dangers ?

« Effectivement, nos adversaires se rapprochent. Nous n'avons plus le choix que d'engranger le maximum de points. Pour y parvenir, il ne faut plus de poser de questions, il faut jouer tous les matches pour les gagner ».


En championnat, le Stade reste sur deux contre-performances contre Raon et à Libourne.
« C'est vrai, mais nous n'avons pas démérité. Raon, c'était l'année dernière. Nos prestations à Laval, puis à Libourne, ont prouvé que l'équipe est redevenue compétitive ».


En Gironde, vous avez tout de même enregistré votre sixième défaite à l'extérieur.
« Chez l'adversaire, nous pêchons principalement par un manque de réussite. C'est simple : sur les cinq derniers déplacements, nous n'avons pas marqué (sauf à Laval) et nous avons perdu. Le coach l'a dit : il s'agit d'un problème d'efficacité collective. Tant que nous ne marquons pas, nous ne sommes pas à l'abri d'une erreur défensive. Notre système de jeu a montré son efficacité. S'imposer à l'extérieur est surtout une question d'état d'esprit. Celui qui sert à provoquer la réussite ».


Vous êtes passé de la Ligue 2 avec Amiens au National avec Reims. Le changement est perceptible ?

« La saison dernière, j'ai intégré le groupe en cours de saison et l'objectif était de faire du mieux possible. A Reims, j'étais là dès le début et j'ai adhéré tout de suite au projet de remontée. La différence est notoire. Sur le plan du jeu, je travaille toujours autant, je poursuis ma formation ».


Justement, votre progression a été plutôt rapide. En quelques mois, vous êtes passé de la CFA2 à la Ligue 2 ?
« J'ai débuté ma formation en Guadeloupe, au Rapid Club de Petit Canal. Après avoir passé des tests à Amiens, j'ai intégré le sports études et évolué en moins de 15, moins de 17 ans et avec la réserve en CFA2. La saison passée, lorsque Stéphanopoli s'est blessé, Denis Troch a fait appel à mes services. J'ai disputé 12 matches dont 11 comme titulaire ».


Pourquoi avoir quitté la Picardie ?
« Parce que j'étais amateur et on ne m'a jamais proposé un contrat pro. Mon agent m'a parlé de Reims. Jouer les premiers rôles en National m'intéressait. Je crois avoir fait le bon choix ».

 

Vous évoluez à gauche ou à droite de la défense. Avez-vous une préférence ?
« Je joue où on me le demande. Lorsque Denis Troch m'a appelé, il recherchait un gaucher. Si je suis un droitier naturel, je peux évoluer sans contrainte sur le flanc gauche ».


Ladislas Lozano affirme souvent que vous n'avez pas terminé votre formation. Vous partagez cet avis ?
« Totalement. Je suis venu ici pour progresser. J'ai toujours eu confiance en moi, c'est en accumulant les matches que je gagnerais en maturité. J'apprends beaucoup au contact des joueurs expérimentés qui composent le groupe. De même, les conseils du coach me sont extrêmement utiles ».


Et à Reims, il y a votre pote Amara Diané.
« On se connaît depuis quatre ans. Venant de Mantes-la-Jolie, il était venu effectuer un essai à Amiens qui l'a envoyé à Royes. Il jouait là-bas mais habitait Amiens. Nous sommes restés copains et on s'affrontait parfois en championnat. Avec lui, il existe une grande complicité en dehors et sur le terrain ».
Recueilli par Gérard Kancel

 

 

SON PORTRAIT      

 

 

SON PREMIER CONTRAT PRO

Extrait du site l'ASC

 

 

"Né le 16 mars 1982 aux Abysses (Guadeloupe) de parents guadeloupéens - Il a un frère Manuel qui poursuit ses études à Toulouse - 1m78 pour 70kg - Clubs successifs : Rapid Club et Petit Canal (Guadeloupe), Amiens SC où il est arrivé voici cinq ans. Il a débarqué dans la capitale picarde voici cinq ans afin de suivre ses études au Lycée Louis-Thuillier et se perfectionner dans le football. Longtemps confiné dans un rôle de joueur de CFA 2, Miguel Comminges est subitement sorti de l'anonymat à l'automne dernier. En l'espace de trois rencontres avec Amiens en Ligue 2 et Coupe de la Ligue, au poste de défenseur latéral, il a convaincu. Mais il garde la tête sur les épaules, persuadé que seul le travail lui permettra de poursuivre sa progression.


Miguel, parlez-nous de votre jeunesse en Guadeloupe ?
J'ai vécu une belle jeunesse. Mes parents souhaitaient d'abord que je poursuive mes études. Ma mère était au départ un peu réticente à l'idée que je devienne footballeur et que je sois ici en Métropole. Elle m'a simplement dit : puisque tu aimes le football, tentes ta chance mais surtout sois sérieux. Quand cela ne marchait pas bien à l'école, je la voyais débarquer afin qu'elle me remette dans le bon chemin. Elle est même venue une fois à Amiens.


Comment êtes-vous venu à Amiens ?
En fait, si je suis venu ici c'est grâce à mon premier coach M. Henri Carpin. Il a entrepris les premières démarches auprès de mon père et ensuite, il m'a poussé vers les premières sélections de la Guadeloupe. Je n'ai pas été sélectionné la première année. La seconde, je n'étais plus très chaud mais il m'a incité à persévérer. J'ai alors disputé la coupe nationale. En 1997, je suis venu trois fois en Métropole. A mon retour, il m'a demandé si je souhaitais faire une section Sports-Etudes. Je lui ai répondu que j'étais d'accord.
A partir de cet instant, tout est allé vite. Je me suis retrouvé alors à Amiens, une ville que je ne connaissais absolument pas. Tout était différent car chez moi, il y avait les plages et le soleil. Et surtout, je me suis retrouvé tout seul, coupé de ma famille.


Comment s'est passée votre intégration ?
Au niveau de l'école cela s'est bien passé. Sur le plan football, je pensais qu'à partir du moment où on était dans un section Sports-Etudes, on intégrait automatiquement le meilleur club de la ville. Ce n'était pas le cas.
Lors des premiers entraînements, j'ai été remarqué par les éducateurs de l' ASC qui ont alors contacté mon responsable à Paris. Ensuite, le directeur administratif de l'époque Serge Guyot est intervenu et j'ai alors signé à l' ASC.


Quels ont été vos éducateurs successifs au club ?
D'abord, Thierry Clayes . Il m'a beaucoup parlé et il m'a aidé à tenir le coup. Il s'occupait à la fois de la section Sports-Etudes et il entraînait la DH à l' ASC. Ensuite, j'ai eu Paul Imiéla. Puis Stéphane Clabault, Thierry Dobelle que j'ai depuis quatre ans déjà, Manu Pires, Patrick Abraham et Ludovic Batelli. Ils m'ont tous apporté quelque chose, chacun à leur manière. Certains m'ont même mis des coups de pied au cul car j'ai tendance à être cool et parfois à être inconstant dans mes performances.


Miguel Comminges - Amiens (photo ASC)

Comment arriviez-vous à concilier le football et les études ?
J'ai surtout essayé de bien gérer mon emploi du temps. Au niveau des études, j'ai obtenu mon BAC scientifique voici un an . Cette année, je suis inscrit en Première année de psychologie à la Faculté d'Amiens.


De cette époque, qui reste encore au club ?
Il ne reste que Stéphane Devaux. Je suis conscient qu'il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus mais je sais aussi qu'il me reste encore beaucoup de travail à effectuer.

 

Et puis un jour vous êtes appelé avec les pros par l'entraîneur de l'époque Victor Zvunka ?
Il y a d'abord une petite explication. Durant cette saison, Manu Pires m'avait replacé en défense alors que je jouais habituellement attaquant. Il estimait que j'avais les qualités pour évoluer derrière.
J'avais 17 ans et Zvunka m'a appelé en D2 pour un match à Valence. J'étais dans le groupe mais je n'ai pas joué. Avec la défaite, j'étais un peu déçu d'autant que nous nous battions pour le maintien.


Zvunka part en fin de saison et Denis Troch arrive alors au club. Avez-vous été inquiet à l'idée de ne pas être conservé ?
Parfaitement. A chaque fin de saison, je me demande si j'allais être gardé au club. Et quand on reste, on est content car on pense qu'on a bien travaillé. C'est une remise en cause permanente. Après chaque match, on se dit qu'une nouvelle semaine va recommencer et qu'il faut continuer de travailler.


A la fin de la saison dernière, quand vous apprenez que le club ne souhaite plus conserver une équipe en Division d' Honneur, êtes-vous inquiet ?
Non car je savais déjà que le club me gardait dans l'effectif.
Pourtant je n'avais pas très bien commencé la saison. Je n'étais pas très bien physiquement. Ludovic Batelli m'a beaucoup parlé et aidé. Il m'a laissé tranquillement revenir et à partir du mois de janvier, cela s'est mieux passé. J'ai joué alors en DH car en CFA 2, Christophe Wargnier était le titulaire.

 

Quand on est amateur dans un club professionnel, quelle est la règle du jeu ?

C'est très simple. Il faut s'arracher à chaque match pour essayer de montrer ce qu'on vaut. Et travailler, toujours travailler.

Ce qui m'intéresse surtout, c'est de progresser. Le fait de ne pas avoir de contrat pro pour l'instant ne me dérange pas et je le répète, mon objectif est de ne pas me relâcher et de m'améliorer au contact des entraîneurs qui ne font pas de différence, sur le terrain, entre ceux qui ont un contrat et ceux qui n'en possèdent pas.


Cette saison, vous vous entraînez surtout avec Ludovic Batelli et Thierry Dobelle. Jusqu'au jour où subitement vous êtes appelé à jouer en pro contre Gueugnon ?
Je l'avoue volontiers, je me préparais à jouer un jour avec les pros. Au plus profond de moi-même, je savais qu'un jour, je serais appelé parce qu'à un moment de la saison, il y a malheureusement des blessés et des joueurs indisponibles.

 

Je me disais qu'un jour ou l'autre, on penserait peut-être à moi. J'ai attendu mon heure et j'ai été patient.
Denis Troch m'a apppelé contre Gueugnon comme remplaçant. Arnaud Lebrun s'est blessé et je suis rentré. Ensuite, j'ai débuté à Grenoble et contre Clermont. Et cela s'est bien passé. Maintenant, c'est à moi de tout faire pour rester là où je suis et ne pas lâcher le morceau.


Cela marche d'autant mieux que la défense n'a pas encaissé de but à Grenoble et face à Clermont ?

Quand une défense n'encaisse pas de but, je suis très satisfait. Ce qui me fait ajouter que je me suis définitivement installé dans la peau d'un défenseur. Avant, je n'avais pas la vraie culture défensive mais à force de réprimandes et de reproches, j'ai évolué .C'est à dire à être plus hargneux sur le terrain, Au niveau du jeu, je fais attention au moindre détail, à rester concentré à respecter les distances avec les défenseurs centraux et le milieu de terrain. Je parle beaucoup afin de ne pas m'endormir (sic).

 

Comment avez-vous été accueilli par les pros ?
Ils sont très gentils avec moi. Ils m'encouragent beaucoup et me donnent surtout des conseils. Et puis, dans l'équipe, il y a de plus en plus de jeunes.
Avez-vous le sentiment de vivre une période très intense ?
Je ne sais pas. Au niveau de la concentration, c'est quelque chose de très fort.


En tout cas, ma vie n'a pas changé. Etant du genre casanier et discret j'aime rester chez moi à écouter de la musique ou regarder la télé. Quel est désormais votre objectif ?
Je veux d'abord jouer et progresser. Si je suis bon, je décrocherais peut-être mon premier contrat pro. J'ai consenti beaucoup de sacrifices et d'efforts depuis cinq ans à Amiens en alternant foot et études. J'espère que tout cela va déboucher sur quelque chose de positif.


Depuis combien de temps, n'êtes-vous pas retourné au pays ?
Depuis décembre 2000. J'essaie de ne pas trop y penser afin de ne pas être nostalgique. Quand je pense à mon pays ensoleillé et que je vois la pluie tomber ici à Amiens, j'ai franchement les boules.

 

 


Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL

www.reimsvdt.com