Lundi 10 février 2003

 

Les caméras reviendront certainement à Delaune. Car avec un scénario aussi indécis et sensationnel que l'aime la télévision, les téléspectateurs auront probablement apprécié le spectacle. A l'issue de la première période, les fervents admirateurs du Stade de Reims ont même dû se voir propulsé une quarantaine d'années en arrière, au temps du football Champagne.
« Je suis soulagé, car le scénario s'est avéré difficile à vivre, témoignait ainsi Denis Goavec. Nous menons 2-0, nous récitons notre leçon, nous sommes bien dans le match, puis nous avons un petit grain de sable qui enraye la machine. Nous prenons un but, alors que nous ne devons pas nous précipiter : une erreur défensive, une deuxième. Nous avons la tête sous l'eau. Fort heureusement, David (François) marque un but fabuleux avant la mi-temps ».
« La peur n'évite pas le danger »
Nul doute que le doublé du capitaine a en effet constitué un tournant dans une rencontre curieusement compliquée par les Marnais eux-mêmes. « Le score de 2-0 est assez embêtant, car on ne sait pas si on doit attaquer ou conserver cet avantage, avançait Arnaud Balijon. Nous avons été pris à ce jeu-là, ce qui explique nos absences sur quelques occasions. Ca se paie tout de suite à ce niveau ».
Plutôt que de se libérer après le break réalisé par Cédric Liabeuf, les Stadistes ont ainsi paniqué à chacune des accélérations mayennaises, encaissant deux buts coup sur coup. « La peur n'évite pas le danger, constatait Goavec. Ce n'est pas en ayant peur que nous ne descendrons pas. Il y a de bonnes choses dans cette équipe, mais il faut rester concentré. Il ne faut pas subir les événements alors que nous menons 2-0. Nous devons marquer un troisième but ».
Pas particulièrement menaçant, Laval a surtout profité de l'étonnante fébrilité défensive de son hôte, avant que le technicien breton ne rectifie les données à la mi-temps. « Le bloc devait se montrer beaucoup plus hermétique, confiait-il. Et il fallait surtout que les défenseurs se réveillent ! Heureusement qu'avec son expérience, Eric Boniface a colmaté les brèches en première période ».
« Des attaquants merveilleux ! »
Sans garantie défensive, Reims s'est régalé en attaque, si l'on en croit les rôles décisifs de Liabeuf, Haddadou ou Pickeu et l'opportunisme de François, auteur de son premier doublé de la saison. « J'ai trouvé mes attaquants merveilleux ! s'extasiait Goavec. Trois buts à Delaune, c'est super ! ».
Le coach champenois pourra certainement compter sur ce match comme une référence. En associant le réalisme de la première période à la solidité de la seconde, même si Balijon a aussi été sauvé par son montant. « Nous avons vécu une deuxième mi-temps nerveuse, poursuivait-il. Les Lavallois se sont procuré une superbe occasion lorsqu'ils ont frappé sur la transversale. Mais nous avons eu des possibilités de contres mal négociées. Sur la physionomie du match, la victoire n'est pas illogique et elle nous fait énormément de bien ».
Au sortir d'un mois chargé, le Stade de Reims possède désormais deux semaines pour retrouver davantage d'assurance. Sinon, il risque de ne s'agir que de trois points... de suture. Cédric (se) Goure

 

       

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"Vu des Tribunes" : l'actu du Stade - Rédaction-conception : Michel HAMEL