Quelles sont les forces en présence cette saison, en Ligue 2 ? Au regard de l’homogénéité qui a marqué l’exercice 2015-2016, tout pronostic s’avère audacieux. Sochaux, candidat au podium l’an dernier, a galéré pour éviter la descente. Nîmes, qui a débuté avec un débours de 10 points, a tremblé bien moins longtemps pour se maintenir.
Dans un championnat qui penche au nord, les Crocodiles sont les rares représentants du foot à la mode méridionale avec deux clubs d’Ajaccio, le Gazélec relégué de Ligue 1 et l’ACA qui y était il n’y a pas si longtemps mais a senti le vent du boulet pour construire son budget, autorisé à se lancer après un passage devant la commission d’appel de la Direction Nationale du Contrôle de Gestion.
Le Stade de Reims a "la pancarte"
D’autres équipes semblent mieux armées pour briguer les sommets. Au premier rang d'entre elles, le Stade de Reims. Piégé dans l’élite, délesté de quelques forces vives, il s’est renforcé contre monnaie sonnante trébuchante avec quelques habitués de la Ligue 2 (Chavarria, Berthier, Bouhours…).
Dans son sillage, Le Havre a aussi quelques arguments, les Normands ayant manqué la place dans l’ascenseur pour un petit but. C’est Metz qui leur a claqué la porte au nez avec 11 défaites au compteur, soit près d’un match sur trois perdus. L’espoir de suivre son exemple est partagé par quelques outsiders.
Le Gazélec Ajaccio, après une parenthèse enchantée en Ligue 1, a tout refait, du sol au plafond, son banc et son vestiaire, mais certaines recrues peuvent être alléchantes. Lens, en totale reconstruction comme souvent, sous la houlette d’Alain Casanova cette fois et avec son indéfectible soutien public pour rêver. Clermont, en la matière, est un peu le parent pauvre de la Ligue 2 mais son coach, Corinne Diacre, a démontré son savoir-faire, et la stabilité de mise en cet été peut être une force.
Un peu en dessous, Bourg-en-Bresse, promu en 2015, peut songer à ne pas seulement éviter le syndrome de la seconde année, celle où l’on est en danger.
Changements d’entraîneurs et de directions…
Sous une nouvelle direction, Brest, toujours ambitieux, souvent en échec, a confié à Jean-Marc Furlan le soin de se mêler à la lutte. L’effectif breton devra surmonter quelques départs importants (Grougi, Falette, Alphonse…). Les arrivées de Fassurier, Lavigne ou Maupay compenseront-elles ?
A Sochaux, Albert Cartier doit rénover une institution en danger, pas loin du naufrage en mai, dans d’obscures mains chinoises mais avec un groupe redessiné.
A Troyes aussi, l’incertitude est de mise. Jean-Louis Garcia est le nouvel entraîneur tandis qu’un groupe américain a mis la main sur un club qui n’a de cesse de monter et de descendre.
Le Red Star peut apparaître également dans cette catégorie des outsiders, mais les mouvements de joueurs ont été extrêmement (trop ?) nombreux (13 départs, 6 arrivées).
Auxerre a allégé la voilure mais attiré quelques vieux briscards – Mathis, Tacalfred, Touzghar. Enfin, Nîmes, sur sa lancée, peut en surprendre plus d’un.
De la difficulté à boucler son budget
Candidats à un maintien serein, les trois transfuges du National (Strasbourg, Orléans, Amiens) paraissent en mesure de réussir dans leur entreprise.
Après six ans dans l’enfer, le purgatoire et les limbes du monde pro, le CFA 2, le CFA et le National, le Racing, notamment, renoue avec une histoire qui n’aurait sans doute jamais dû s’arrêter. Il ne sera plus l’ogre de son championnat. Thierry Laurey et ses joueurs ont la mission de réinstaller confortablement un club ancestral dans un championnat de Ligue 2 piégeux.
Laval, pilier indéboulonnable de la Ligue 2 – 30 saisons depuis 1945 –, est habitué à s’en sortir, sans guère de moyens, sans faire de bruit, avec efficacité. Niort – 21 saisons depuis 1986 – est un peu dans le même cas et s’appuiera sur l’expérience de Brison ou d’Agouazi pour compenser les départs de Selemani ou de Koukou.
En fait, les plus en danger semblent ceux qui ont eu le plus de difficultés à boucler leur budget. L’AC Ajaccio n’a pu recruter que des seconds couteaux.
Avec le départ de l’entraîneur Simone, dans le fracas, Mercadal, nommé le 13 juillet, n’est pas dans le plus grand confort pour briller avec Tours.
Enfin, Valenciennes compte ses hommes. Ahmed Kantari a rallié le Pas-de-Calais mais les départs ont été nombreux.
(source : DNA)
Stade de Reims : le point à fin juillet
Arrivées : Pablo Chavarria (Lens/libre), Danilson Da Cruz (Red Star/libre), Samuel Bouhours (Tours/libre), Grégory Berthier (Auxerre), Julian Jeanvier (Lille/libre), Edouard Mendy (Marseille/libre), Michel Der Zakarian (entraîneur).
Départs : Aïssa Mandia (Betis Seville/4M€), Mohamed Fofana (Lens/libre), Mickaël Tacalfred (Auxerre/libre), Franck Signorino (Metz/libre), Johny Placide (libre), David N’Gog (libre). |