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Caillot :
« Il n'y a pas le feu » Une partie du public
de Delaune n'a pas digéré la défaite contre Lorient et a réclamé la démission
des dirigeants et le départ de l'entraîneur. Le président stadiste monte au créneau.
|  Jean-Pierre
Caillot apporte un soutien appuyé à Ladislas Lozano. | |

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y a comme une incompréhension. Un sentiment d'injustice mêlé à de la fatalité.
L'amour, dit-on, peut-être porteur de haine. Comment expliquer autrement le comportement
jugé « pas très cool », selon un joueur, d'une partie du public rémois.
« Un quarteron d'irréductibles qui ne représentent qu'eux-mêmes », assure
un dirigeant conspué. Le fait est que Ladislas Lozano, porté en triomphe il
y a quelques mois après avoir conquis le titre de champion de National, a été
obligé de quitter le stade Delaune vendredi par une porte dérobée. A cause d'une
défaite, la deuxième à domicile cette saison, la cinquième en 14 matches.
« C'est
scandaleux », affirme Jean-Pierre Caillot. Avec franchise, le président rémois,
pas ménagé lui non plus, revient sur cette soirée difficile et confirme qu'en
dépit des obstacles, l'aventure collective continue.
Jean-Pierre
Caillot, quels sentiments vous habitent après la lourde défaite de vendredi face
à Lorient ? « Les joueurs, l'entraîneur, les dirigeants
et je pense tous les vrais supporters du Stade de Reims sont déçus comme on peut
l'être après une défaite. Lorsque les joueurs sont entrés sur la pelouse, nous
étions tous avec eux dans la quête d'un succès. Ils ont donné le meilleur d'eux-mêmes,
avec leurs moyens actuels. Le résultat est décevant, mais c'est la dure loi du
sport ».
Les supporters se sont fait entendre
en fin match, en conspuant allégrement les joueurs, l'entraîneur et les dirigeants.
Êtes-vous surpris d'une telle réaction ? « Il ne faut
pas mélanger quelques individus indélicats, poussant à l'extrême leur mécontentement,
brûlant en une soirée ceux qu'ils ont adulés hier. La majorité silencieuse
ne pense pas comme ça. Nous vivons, sur le plan sportif, des moments difficiles.
Faut-il alors tout remettre en cause ? Faut-il oublier d'où on vient ? »
C'est
quand même inquiétant, alors que la moitié de la saison n'a pas été atteinte. « Reprenez
toutes mes déclarations. Je n'ai jamais annoncé que nous allions tout casser cette
saison. Au contraire, j'ai toujours ramené les choses à leur juste place. Certains
ont assimilé cela à un manque d'ambition. Le Stade de Reims est un vaste chantier,
au sens propre comme au sens figuré. Ce club est en reconstruction. Parce qu'on
a pris 10 points en quatre matches et parce qu'on a flirté avec la première place,
certains ont pensé revivre l'épopée du grand Reims. Il faut aussi savoir raison
gardée. Notre début de saison a été trompeur. J'ai simplement rappelé que les
points pris ne seraient pas à prendre. L'essentiel étant de se rapprocher au plus
vite des 42 points nécessaires au maintien ».
« Scandaleux
et honteux »
Comment analysez-vous
les récents résultats ? « Nous n'avons pris que 4 points
lors des cinq derniers matches et c'est évidemment insuffisant. Si nous étions
décrochés au classement, végétant à 5 points du premier non relégable, ce serait
très inquiétant. Que pensent aujourd'hui les supporters du Havre ou de Guingamp,
candidats déclarés à la montée ? Ce championnat est très serré : il
n'y a que 7 points entre le 3e et le 18e ». Ladislas Lozano semblait effondré
à la fin du match. « Il y a quelques mois, il était fêté comme un héros,
comme un sauveur. C'était l'homme qui avait relancé le foot à Reims. Aujourd'hui,
il subit des attaques personnelles d'une partie du public et est obligé de quitter
le stade par une porte dérobée. C'est inadmissible, scandaleux, honteux. C'est
la première fois que je le vois dans un tel état de tristesse ».
Il
a envisagé son départ. « On dit certaine chose sous le coup
de la déception. Ladislas, je le côtoie tous les jours. C'est un battant, un gagneur.
Je lui apporte publiquement mon soutien. Je le dis avec force, j'ai commencé une
aventure avec lui et elle n'est pas prête de s'arrêter ».
Bénéficie-t-il
toujours du soutien des joueurs ? « Bien sûr. Notre capitaine,
Denis Arnaud, m'a appelé pour me donner la position du groupe. Ils souhaitent
se remettre en cause et veulent démontrer qu'ils possèdent les ressources nécessaires
pour se tirer de ce mauvais pas ». Nancy, Montpellier, Guingamp :
le calendrier ne vous laisse aucun répit. « C'est aussi pour cela qu'on
aime le football. Nous sommes loin d'être résignés ». Recueilli
par Gérard Kancel
 reimsvdt.com
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