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Stéphanopoli chasse la sinistrose
Faire la gueule, mais pourquoi donc ?
Il y a quelque temps, quand tout semblait s'écrouler autour de la
maison rouge et blanc, Jean-Marie Stéphanopoli, le natif de
Montreuil qui a presque l'âge du Christ, véhiculait sa joie de vivre
au sein d'un groupe en quête de points et de
certitudes. Définitivement remis d'une blessure qui gâcha son
début de saison, le latéral droit venu d'Amiens, du haut de ses 223
matches en Ligue 2, évoque sa nouvelle passion stadiste. Un
défenseur qui va de l'avant sera toujours plus efficace qu'un
attaquant qui recule. Un proverbe corse ? « Je suis un
joueur de club » « Quatre saisons à Laval, trois à
Amiens, je me considère comme un joueur fidèle, qui va au bout de
ses engagements. On peut aussi dire que je suis un joueur de club.
La saison passée, à Amiens, je suis allé au bout de mon contrat,
mais les dirigeants n'ont souhaité garder aucun joueur en fin de
contrat. J'avais été titulaire 44 rencontres sur 45, toutes
compétitions confondues. J'attendais au moins une proposition de
leur part, mais je n'ai rien vu venir. Avec Eggiman, Magnier,
Satorra, Debève, Percin, tous en fin de contrat, nous avons dû
quitter Amiens. Je pensais connaître le milieu du foot, mais
là. » « Jouer pour Reims une
fierté » « J'ai été déçu de quitter Amiens dans ces
conditions, mais cette déception a vite été gommée par le bonheur
d'avoir choisi Reims. Oui, je suis fier de porter les couleurs du
Stade de Reims, ce club mythique. Laval, Clermont et Rouen m'avaient
également contacté. Concernant Laval, je n'avais pas envie de
revenir en arrière, j'avais peur de m'endormir sur mes lauriers. En
fait, j'avais vraiment envie de rebondir à
Reims ». « J'adhère au projet
stadiste » « S'engager avec un promu ? A mes yeux
le risque de réussir était mesuré quand on connaît la ferveur qui
entoure l'équipe. Le discours des dirigeants m'a convaincu, je
savais que le club était en état de reconstruction. Même chose pour
l'entraîneur : il cherchait des joueurs possédant un certain
état d'esprit. Je n'ai pas eu à trop réfléchir, mon choix a été vite
fait ». « Satisfait de mon début de
saison » « J'ai participé entièrement à la préparation
d'avant-saison et je sentais l'équipe prête à réaliser de belles
choses. Malheureusement, je me suis blessé dès le premier match
(déchirure à l'adducteur droit) et j'en ai raté les six suivants.
J'ai un peu gambergé, mais je me suis dit que ça ne servait à rien.
J'ai beaucoup travaillé pour revenir plus fort. Cette blessure était
ennuyeuse, mais cela fait partie des aléas d'une saison. J'espère
que j'en ai fini avec les pépins physiques ». « L'échec
nous a rendus forts » « Ce groupe a du caractère. Il a
su rester calme, serein, solidaire lorsque ça tournait mal. Nous
possédons suffisamment de joueurs expérimentés. On a fait le dos
rond et on a bossé. Si nous ne parvenions pas à refaire en
compétition ce que nous travaillons à l'entraînement, nous savions
que la roue allait tourner et qu'il ne fallait pas douter de nos
capacités ». « A 4 ou à 5 derrière il faut
s'adapter » « Quand le coach a décidé d'aligner une
défense à cinq éléments, je n'ai pas été surpris. Il fallait trouver
une parade à notre manque d'efficacité dans ce secteur. J'avais déjà
joué dans cette configuration avec Denis Troch, lors de ma première
saison à Amiens. Nous avions, je crois, évolué une dizaine de fois
avec cinq défenseurs. Pour le latéral que je suis, les changements
sont minimes. Le marquage se fait plus haut et on laisse moins
d'espaces aux joueurs occupant notre zone. Mais bon, l'important
c'est de s'adapter tout le temps. Sur le terrain, on ne doit pas
s'endormir, c'est bien là l'essentiel ». « Notre place
actuelle est plus conforme » « La position qu'on occupe
aujourd'hui, est plus conforme à notre potentiel. Après Niort, j'ai
dit aux gars qu'on retrouve notre vraie place. Vous savez, je n'ai
jamais douté de nos qualités. Ce groupe est fort, sain et ne compte
aucun tricheur. Nous sommes toujours ambitieux. Nous avons
l'occasion, en cas de victoire, de passer devant Amiens et
d'atteindre la trêve en se situant dans la première moitié du
tableau ». « Amiens est à notre
portée » « Ce soir, nous passons un test important.
Pour que notre succès à Niort ait une signification, il nous faut
absolument confirmer à domicile. Amiens est l'archétype de l'équipe
de L2. Elle sait bien défendre et bien contrer. Je pense que les
Picards joueront d'abord pour ne pas encaisser de but. A nous de
contrarier leur plan, de mettre du mouvement et de l'envie dans le
jeu. Pour nous, il s'agit de poursuivre notre série. Nous restons
sur trois succès (dont un en Coupe). Troyes a prouvé que seule une
belle série s'avère rentable. Nous avons remporté le derby contre
l'Estac et, cinq journées plus tard, cette équipe est deuxième avec
30 points. Comme quoi, tout est encore possible ». Recueilli
par Gérard Kancel
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