Sur le flanc pendant quatre mois, l'Ivoirien Baléguhé entend donner sa pleine mesure en 2006. Le Stade compte sur lui.

Tagro au-dessus de la mêlée : « Je vais tenter d'apporter ma puissance et mon engagement physique ». François NASCIMBENI

03-01-06 - Pendant quatre mois, il a erré comme une âme en peine. Tagro le rigolo n'avait plus aucune raison de se fendre la gueule.
Blessé à la cuisse, il a traversé la première partie de la saison le moral en berne, s'interrogeant parfois sur la suite de sa carrière sous le maillot rouge et blanc.
Et puis, le miracle ! La douleur, persistante et sournoise, qui s'estompe brusquement. Tagro Baléguhé s'est libéré de ses angoisses.
Et c'est sur un attaquant ivoirien tout beau tout neuf que le Stade de Reims peut désormais compter pour la phase retour du championnat.
Tagro, vous avez retrouvé le sourire.
« Je suis content car je me suis libéré de mes souffrances. Avant le départ en stage, j'avais un peu d'appréhension. Je craignais cette reprise. Finalement, tout s'est bien passé. Les conditions climatiques ont durci les séances et je n'ai éprouvé aucune gêne ».
Y a-t-il une explication à cette subite résurrection ?
« Dieu seul peut l'expliquer. Après tout ce que j'ai vécu, je ne peux que me réjouir de ce rétablissement. C'est peut-être tout sauf un miracle, car j'ai beaucoup donné pour revenir ».
Est-ce une épreuve difficile à vivre ?
« Bien sûr. Depuis le début de ma carrière, je n'avais jamais été indisponible si longtemps. Certes, j'avais dû m'arrêter quelques jours pour des blessures bénignes comme tous les footballeurs, mais quatre mois.
Le plus dur, c'est de se retrouver tout seul à travailler, seul face à ses doutes, à son destin. Mais je suis Africain et surmonter les difficultés fait partie de ma culture. Je m'efforçais de garder le moral en me disant qu'il y a des gens qui vivent des choses plus douloureuses que moi ».
N'avez-vous pas craint qu'on vous oublie ?
« On essaie de rester au contact du groupe, du public. J'ai parfois entendu des choses pas très sympathiques, du genre que j'étais arrivé blessé ou que j'étais fini. Moi, je suis pro et j'avais décidé de faire le dos rond. Je sais aussi que ma seule réponse doit venir du terrain ».
Vos coéquipiers vous ont-ils soutenu dans votre galère ?
« Oui et je les remercie, comme je remercie aussi le coach et le staff, mais aussi le Dr Gonzalez et Fabrice Harvey pour leur soutien ».
Qu'attendez-vous de cette deuxième partie de championnat ?
« Mon objectif est de participer activement à cette aventure et d'y apporter ma contribution. C'est un nouveau championnat qui débute ».
Thierry Froger parle de vous comme une recrue du mercato.
« Ca fait plaisir. Je vais tenter d'apporter ma puissance, mon engagement physique. Je sais embêter les défenseurs, travailler aussi pour les autres. Cette équipe a de la qualité et doit encore mieux faire.
Nous ne devons pas nous contenter de peu, il faut être ambitieux. Nous n'avons rien à envier aux équipes qui nous précèdent. Si je peux donner un coup de main aux camarades, ils peuvent compter sur moi. Je suis motivé à 250 % ».
Recueilli par Gérard Kancel


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