Momo veut oublier sa dernière saison rémoise.

07-07-06 - Et Momo s'en est allé, en se retournant quand même sur ce passé si présent qui hante encore son quotidien. Depuis le début de la semaine, Mohamed Haddadou est redevenu joueur de football.
Lâché par le Stade de Reims, l'ex-chouchou de Delaune a patienté cinq longs mois avant de prendre sa décision. Le voilà de retour dans ses Yvelines natales, à Poissy, en CFA, à 5 km de chez lui. La boucle est bouclée.
« Pour moi, jouer au foot n'a jamais été un métier. C'est un bonheur ». A 31 ans, le natif de Saint-Germain-en-Laye qui pèse tout de même 232 matches, 20 buts et une kyrielle de passes décisives en Ligue 2, ne s'installe pas en CFA avec le statut de préretraité. « Je reviens pour jouer, pour vivre ma passion ».

Un sentiment d'injustice
De Dunkerque à Reims en passant par Tours et Le Mans, Haddadou s'est bâti une réputation de dribbleur clairvoyant et d'homme attachant. « Tu sais, j'ai eu des propositions chez les pros, mais on me demandait sans cesse d'attendre. J'aurais pu aller dans le Sud, mais pourquoi partir si loin de ma famille. Je devais me décider : patienter encore ou signer chez les amateurs avant le 31 décembre. »
Momo a opté pour la sécurité : « Ici, il règne une ambiance exceptionnelle. Tout le monde est content que je sois là. Poissy est 12e, sans avoir perdu ni gagné beaucoup de matches. C'est mon club. J'y ai joué de 10 à 17 ans. Ici, tout le monde a suivi ma carrière. Je retrouve Aziz Meguellatti, l'ancien coach d'Istres. C'est une autre facette du métier, pas le moins sympa ».
A propos d'ambiance, il ne regrettera celle vécue lors des derniers mois de son bail rémois. « De Reims, je garderais un super souvenir des deux premières saisons. Après. ».

Il en veut au président Caillot :
« Ce n'est pas le fait de quitter le club, c'est la manière. Lorsque, par deux fois, un président te regarde droit dans les yeux en te disant qu'il prolonge ton contrat, et qu'ensuite il t'appelle pendant les vacances pour te dire le contraire, c'est dur à digérer. Lorsque j'ai raconté à des amis de Tours, du Mans ou de Poissy ce qui se passait vraiment à Reims, ils n'en sont pas revenus.
Ce n'est pas ça le football. Le respect, la dignité, la parole donnée n'a plus aucun sens au Stade de Reims. Je regretterais le public et quelques copains qui m'ont toujours soutenu ».
Et Momo s'en est allé, sans se retourner. Cet après-midi, il défiera la réserve de Sedan en amical. Une page est tournée.
G.K.

Caillot - Momo 1-1
09-01-06 - Évidemment, Jean-Pierre Caillot ne pouvait pas rester muet après les déclarations de Mohamed Haddadou concernant la non reconduction de son contrat au Stade de Reims (notre édition de samedi).
Sous la forme d'un communiqué, le président des Rouge et Blanc rappelle que « Momo, arrivé au Stade de Reims avec le statut de chômeur, n'y est pas resté trois saisons uniquement pour l'amour du maillot.
Au contraire, les négociations le concernant ont été sûrement les plus compliquées que nous ayons eu à traiter ». Jean-Pierre Caillot rappelle également « qu'un an avant l'expiration de son contrat, je l'ai rencontré avec Ladislas Lozano pour lui signifier qu'on ne le gardait pas. Nous lui avons même trouvé un club (Tours qui lui proposait une prolongation de son contrat professionnel d'un an) et étions prêts à l'indemniser pour la différence de salaire.
Il a refusé. A la fin de la saison dernière, alors qu'il était libre, nous l'avons recommandé à nos amis de Niort, mais la négociation a échoué à cause d'une surenchère de la part du joueur ».
Le président stadiste confirme que « dès la nomination de Thierry Froger, j'ai cherché à le joindre ainsi que son agent pour lui signifier qu'il n'entrait pas dans les plans de notre nouveau projet ».
Et de conclure : « Je lui souhaite beaucoup de bonheur en CFA, mais ne l'autorise pas à porter le discrédit sur les valeurs du Stade de Reims, ni sur les miennes »
G.K.


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