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Comme un goût d'inachevé


Alex Dupont s'en est allé la tête enfoncée dans son parka et le sac chargé de regrets. L'entraîneur de l'Amiens SC pestait, à juste titre, contre ces deux points perdus en route et que son équipe aurait mérité de glaner. L'ex-Sedanais trouva en Ladislas Lozano un allié de circonstance, lucide et fair-play.
« Je peux comprendre sa déception », expliquait « Ladis » après coup, « je lui ai dit qu'il a sans doute gagné des matches qu'il n'aurait pas dû gagner et perdu d'autres qu'il n'aurait pas dû perdre. Mais on le sait, sur une saison, tout s'équilibre. »
Avant de s'enfoncer dans l'épais brouillard champenois, Alex Dupont répéta, comme pour s'en convaincre, que c'était bien son équipe qui avait raté le coche : « On méritait de gagner vu le nombre d'occasions que l'on s'est créé. Après vingt minutes difficiles pendant lesquelles nous n'avons pas été mis en danger, nous avons su redresser la barre. Ce soir, la réussite nous a fuis, pas les intentions ».
Accueillir Amiens, c'est prendre le risque de laisser des plumes à domicile. Sur les 25 points amassés par l'équipe picarde depuis l'ouverture des hostilités en août dernier, 14 l'ont été chez l'adversaire. « Nous étions prévenus », expliquait le faux frère Stéphanopoli, « avec eux, cette saison, ce n'est pas du tout cuit. »
Continuité
Alors, les Stadistes se contenteront de ce petit pécule. « Il ne faut pas avoir les yeux plus gros que le ventre », reconnaissait un Ladislas Lozano apaisé. « C'est tout de même un point important dans le cadre de notre objectif de maintien ».
Le public de Delaune n'en voulait pas non plus à ses héros, poussés jusqu'au bout à l'assaut du but amiénois, tout en partageant ce sentiment de fébrilité décelé dans le « money-time ».
Dans le camp rémois, on retiendra de cette dernière sortie de l'année à domicile, cette recherche insistante de produire du jeu, même si la démarche utilisée ne fut pas toujours cohérente. « On ne peut pas se satisfaire de la manière », ajoute le responsable technique des Rouge et Blanc, « car cette partie n'a pas confirmé nos progrès, même s'il y a une continuité dans nos performances ».
Pour Lozano, le plan de bataille est établi, il convient maintenant de peaufiner la stratégie. Notamment sur le plan offensif. « Car, avoue-t-il, il reste encore un gros travail à faire au niveau de l'animation ».
Si samedi, le plan de jeu Ð jeu au sol, passes courtes, utilisation des couloirs Ð n'a pas été respecté, l'explication pourrait venir d'un manque de fraîcheur physique. « Plus la fin approchait, plus Amiens montait en puissance, alors que nous déclinions ». Même les remplacements de Delmotte (cuisse) et Hebbar (fatigué) n'ont pu redynamiser l'ensemble. « Nous avons aussi manqué d'imagination et d'à-propos ».
Ce sixième nul de la saison, le troisième à la maison et le quatrième 0-0, devrait, de l'avis général, être rangé au rayon « satisfactions ». Car, en dépit de ce verdict au goût inachevé, le constat général demeure intéressant : le Stade n'a pris que deux buts lors de ses trois derniers matches de championnat. Qu'il reste sur deux matches sans en avoir encaissé avec une défense à cinq et Legrand dans la cage. Que c'est la troisième fois de la saison qu'il enchaîne deux matches en gardant son arrière-garde bien verrouillée.
Et comme dirait son président, Jean-Pierre Caillot, « avec 24 points au compteur, logiquement il n'en reste que 18 à prendre pour se maintenir ».
18 points en 20 matches, il existe des missions bien plus périlleuses.
Gérard Kancel



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