Le Stade, qui n'avait pas gagné à domicile depuis presque trois mois, s'est dépouillé pour venir à bout de Dijon, sa bête noire.

Après avoir crucifié Mouko d'entrée de match, Siaka Tiéné est allé fêter avec le kop la naissance de son petit Ahyman.Christian LANTENOIS

27-01-2007 - Il aura donc fallu attendre trois saisons en Ligue 2 pour que Reims inscrive son premier but à Dijon. Sa bête noire. Son compagnon de galère en National, son vieil ennemi de cinq ans, son voisin bourguignon qui sait si bien le faire déjouer.
Ce Dijon, qui s'est installé sur les rails de la Ligue 1, n'est pas un adversaire commode. Même handicapé par quelques forfaits notoires, son pouvoir de nuisance demeure important. Et inquiétant.
Alors, lorsqu'au bout d'un peu plus de 180 secondes de jeu, Tiéné, bien servi par Fauré, crucifiait Mouko avant d'aller fêter avec le kop la naissance de son petit Ahyman, on se disait que la malédiction était exorcisée.
Comme à Metz en début de mois, les Stadistes s'assuraient d'entrée une avance leur permettant d'asseoir leur jeu. Mais comme tétanisés par ce scénario favorable, Barbier et ses partenaires allaient rencontrer maintes difficultés pour contrer des Dijonnais qui avaient, pour l'occasion, sorti les « cisailles ». Enervés par les tacles, obstructions ou petites fautes à répétition, frustrés devant la passivité d'un arbitre peu inspiré, traumatisés par la grave blessure de leur baroudeur Burle, les Stadistes n'allaient se procurer qu'une seule et unique occasion avant la pause.

« L'arbitre a failli »
« On a eu droit à un gros défi physique », a expliqué Thierry Froger. « On a tenté de jouer, malgré les fautes. Le seul regret, c'est de n'avoir pas concrétisé toutes nos occasions. »
Le coach stadiste en voulait à l'arbitre qui, selon lui « n'a pas rempli sa mission ». « Je ne dis jamais rien, mais ce soir, M. Gelot n'a respecté ni le jeu, ni les joueurs. »
A la reprise, les Rémois allaient même jusqu'à perdre le fil d'une rencontre bizarre dans sa forme et son contenu. Dijon jouait son va-tout et Reims reculait dangereusement sur ses bases.

Le combat continue
« Il y avait trop de tension », a poursuivi Froger. « Nous craignions de nous découvrir tout en espérant mener à bien un contre. Ces hésitations nous ont compliqué la vie. »
Rudi Garcia avait senti la bonne affaire, lançant coup sur coup des joueurs frais. Sans réussite. « Que pouvait-on faire de mieux lorsque son plan de bataille tombe à l'eau au bout de 3 minutes ? En deuxième mi-temps, je n'ai pas grand-chose à reprocher à mes joueurs. C'était bien d'essayer, mais ça devenait compliqué. » Il avouera que « dans ce match engagé mais correct, l'équipe qui ouvrait le score, prenait un avantage décisif. »
Loin d'être le choc attendu, ce énième Reims-Dijon a permis au Stade de renouer avec le succès qui le fuyait depuis sa victoire contre Strasbourg, le 7 novembre 2006 : « L'aventure en Coupe de la Ligue a masqué nos insuffisances à domicile », reconnaîtra Froger. « Il nous fallait cette victoire ? Et comme en plus, on n'a pas pris de but. » Pour son homologue dijonnais, le combat continue : « On pensait prendre des points ici, nous voilà dans l'obligation de battre Libourne. »
A chacun son destin. Hier soir, toutes les pensées allaient vers Philippe Burle.
Gérard Kancel


Fil de match
Avec Tiéné le fiévreux dans le couloir gauche et Henrique en défense côté droit, le Stade, contrairement à ses habitudes, entame son douzième match à domicile face à la tribune nord.
4e : Fauré intercepte un dégagement dans son camp, résiste à Vosahlo, ouvre vers Tiéné. L'Ivoirien crochette Ponge et décoche un tir puissant du droit qui trompe Mouko (1-0).
15e : Ponge trouve Jarjat qui pivote et adresse un tir du droit que Liébus accompagne en sortie.
15e : Burle lance Féret dans l'axe, mais le Rémois perd son duel avec Mouko bien sorti.
19e : en position offensive, Burle qui venait de chiper la balle à Masson, se heurte à Linares. Blessé à la jambe droite, le « Viking » ne s'en relèvera pas.
62e : sur un centre de Giraudon, Fauré prend le meilleur sur Ba, mais son tir ouvert de l'intérieur du pied droit est facilement bloqué par Mouko.
83e : encore un tacle très rugueux de Jarjat sur Fontenette. Carton rouge direct pour le latéral gauche dijonnais.
90e : rapide contre-attaque menée par Féret qui lance Ielsch dont le centre est cafouillé par Baléguhé.
91e : Fauré trouve Baléguhé dont le tir du droit est bloqué par Mouko au prix d'une belle envolée.



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