• Stade de Reims
Le grand Robert dans l'histoire Recruteur
du Stade de Reims, ami de Carlos Bianchi Robert Marion s'est éteint.
| Côte à côte
avec Carlos Bianchi sur fond de « bleus » dans son magasin, rue Clovis : une grande
partie de l'univers de Robert Marion (à droite). Archives l'union | |
| | | 10-10-06
- Dernier dirigeant historique du Stade de Reims, Robert Marion (74 ans)
s'en est allé (dans la plus stricte intimité) sans concrétiser sa raison de vivre :
faire remonter les Rouge et Blanc en L1. La maladie aura empêché le patron
de l'Ouvrier Bleu de mener à bien son ultime projet : convaincre Carlos Bianchi
de revenir une seconde fois dans la cité des Sacres : « Il m'avait effectivement
appelé pour me dire que j'étais l'homme de la situation », confirme le quintuple
meilleur buteur de D1.
La filière argentine Le
parcours de Robert Marion restera intimement lié à celui de son ami goleador.
Qu'il est allé recruter, coup de génie, à Buenos Aires avant de lui offrir son
premier poste de responsable technique en 1985 : « Si aujourd'hui, j'ai
un palmarès comme entraîneur, c'est en partie grâce à lui », a toujours affirmé
Carlos. Si sa haute taille l'exposait, Robert Marion préférait l'ombre à la
lumière. Il fut pourtant l'un des personnages les plus influents du football français
dans les années 70. Le Stade de Reims lui doit d'avoir exploité la filière
argentine. Onnis, Bianchi, Laraignée, Zywica, Santamaria. : Robert Marion
était intarissable sur les tractations très « sud-américaines » menées
entre deux aéroports : « Quand il est venu me chercher, je ne parlais
évidemment pas français. Nous nous étions entendus en blanc. Le lendemain, Velez
bat 4-1 San Lorenzo le champion d'Argentine et je marque trois buts. Il a cru
que j'allais faire monter les enchères mais j'avais donné ma parole. Les clubs
espagnols me proposaient pourtant 3 ou 4 fois plus. », rappelle Carlos Bianchi.
« Un
ami, un vrai...» Le dernier coup du recruteur restera la signature
d'Ivo Basay qui venait d'inscrire deux buts en Copa America contre le Brésil.
Le Chilien était monté dans l'avion sans savoir qu'il s'était engagé avec un club
de D2. Plus fort, Ivo n'en a jamais voulu à Robert Marion qu'il était venu saluer
récemment à Reims. L'homme était comme ça : charmeur, habile négociateur
et surtout fidèle en amitié. Jean-Claude Darmon, l'ancien grand argentier de la
Ligue, n'a jamais caché ce qu'il devait au dirigeant qui lui a ouvert des portes
à ses débuts. En lui confiant notamment la réalisation du Livre d'Or du Stade
de Reims : « Je l'avais rencontré quand il était speaker à Nantes. »,
expliquait Robert Marion. L'investissement du « grand Robert » tenait
en un mot : passion : « Petit, il préférait se priver de quelque
chose pour acheter L'Equipe », raconte son frère. Et c'est justement en allant
chercher ses journaux à la Maison de la presse tenue par Raymond Kopa, rue de
Vesle, qu'une autre relation forte est née : « Nous avions fait venir
Delio Onnis ensemble. Je suis très touché. Lorsque j'étais venu à Reims pour la
signature de mon livre ce printemps, il ne m'avait pas quitté. », témoignait,
hier, l'ancien Stadiste. « C'était un phénomène de générosité. Lorsque
j'étais en France, j'avais dit à mes enfants, s'ils nous arrivent quelque chose,
c'est vers Robert qu'il faut vous tourner. C'était un ami et je n'en ai pas 300. »,
conclut Carlos Bianchi. Jean-Pierre
Prault
reimsvdt.com
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