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Ligue
2 (Sedan-Reims J-1) Sanglier sauce champagne
Boussad Houche, l'enfant de Revin, revient humer le bon air
ardennais, le temps d'un derby. Avec détachement et discernement.
| Boussad Houche
ne perd presque jamais de duels. Marcus Mokaké peut en témoigner. Angel GARCIA
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| | | D'aucuns
pourraient penser que son comportement traduit un certain dilettantisme alors
que lui n'y reconnaît que de la décontraction, voire du détachement. Il est comme
ça, Boussad Houche, le seul Ardennais - avec Patrick Regnault - du derby retour
de demain soir. Pas grand-chose ne l'impressionne. Qu'on ne s'y méprenne pas.
A bientôt 27 ans, le natif de Revin vit avec enthousiasme son aventure au Stade
de Reims. Seulement, le professionnalisme, la Ligue 2, et tout le tralala qui
entoure son activité, ne l'empêchent pas de prendre le recul nécessaire à son
équilibre d'homme. « J'aime le foot », précise-t-il comme pour excuser sa
manière de le vivre, « mais on peut avancer sans forcément se mettre en avant
».
« J'ai dû me louper une ou deux fois » Cette
manière bien à lui d'appréhender son métier, trouve peut-être son origine dans
son cheminement. Après des débuts à Revin (de cadets à la DH), il passe par Charleville
et Rethel (DH), avant de poser son baluchon de l'autre côté de la frontière. A
Charleroi, en Belgique, il évolue trois saisons à un niveau équivalent au National
français. C'est alors qu'il retourne à l'Olympique de Charleville : « J'y
suis resté trois mois, avant de partir à Reims ». Croisé lors d'un match de Coupe
de France, Ladislas Lozano apprécie la sobriété et la discipline de ce costaud
(1,85 m ; 84 kg). Un an plus tard, l'avis du coach stadiste n'a
pas varié : « C'est un joueur de devoir, important pour un collectif,
à qui on peut confier une mission précise. Physiquement, il est impressionnant.
A l'entraînement, il ne perd pratiquement jamais un duel ». Huit matches de
National et onze de Ligue 2 plus tard, Boussad Houche a acquis la certitude qu'il
avait le niveau : « Je progresse, je le démontre sur le terrain. J'ai
dû me louper une ou deux fois, mais je peux être satisfait de mes prestations
». Rarement décevant, ce stoppeur de formation, pouvant évoluer en milieu défensif,
a gagné le respect au sein du groupe rouge et blanc. Il s'interroge pourtant sur
le comportement d'une partie du public de Delaune à son égard : « Si
je comprends bien, je ne rentre pas dans les plans de ces supporters », avoue-t-il
en constatant, malicieusement, qu'on faisait plutôt appel à lui lors des rencontres
jouées à l'extérieur. « Au départ, on se bat pour décrocher une place de
titulaire, puis on doit faire avec la concurrence au sein du groupe. C'est
sûr que c'est frustrant de ne pas pouvoir enchaîner les matches, surtout lorsqu'on
pense ne pas avoir déçu ». Mais Boussad n'est pas du genre à ruer dans les
brancards. Plutôt que de discourir sur tel ou tel comportement ou sur une décision
qui ne l'aurait pas plu, il préfère savourer cet instant de bonheur qui le conduira
demain dans l'enceinte du stade Dugauguez.
« Il
me fallait au moins 500 places » « Comme à l'aller, ce sera
intense. Le prestige régional est en jeu dit-on. Sedan veut monter et, personnellement
j'aimerais qu'il monte. Mais pour cela, il devra faire ses preuves sur le terrain.
On s'attend à une chaude réception car ils voudront nous rendre la monnaie de
notre pièce ». Au fait, pourquoi l'enfant de la Vallée, n'a jamais porté les
couleurs sedanaises ? « J'ai approché le CSSA, mais on m'y réservait
une place en équipe B ou C. Autant évoluer dans un petit club près de chez
moi ». Houche le zen, ne se prend pas la tête : « J'arrive en fin
de contrat au Stade et je ne sais pas ce que l'avenir me réserve. Mon principal
souci est de réussir de bons matches, de donner satisfaction lorsque l'on fait
appel à mes services ». Il se voit bien participer à ce derby enflammé, « d'autant
», dit-il, « que tous mes copains seront là. Et je pense même que si je disposais
de 500 places, ça aurait été insuffisant. » Gérard
Kancel
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