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Le
Stade en feux de détresse Les habituels siffleurs
et chambreurs en sont restés bouche bée. Cette fois, Ladislas Lozano, le pestiféré,
n'était pas là pour attiser leur colère. Alors, l'air vaguement hébété, ils ont
accompagné du regard, jusqu'à l'entrée du tunnel, la triste sortie de leurs héros. Ca
fait tout drôle, un stade qui souffre. Certains, même à 3-0 en faveur des visiteurs,
font semblant d'y croire en s'égosillant : « Les Rouge, les Rouge. ! »
Sans trouver d'écho. En un mois, Delaune qui a vécu vendredi sa deuxième soirée-cauchemar,
clame sa détresse. Son Stade s'enlise doucement sous ses yeux et le plan Orsec
décrété en début de semaine, n'a pas eu l'effet escompté. « Il y a quand
même une manière de perdre devant son public », lâchera même un ancien dirigeant.
Sur
le fil du rasoir Fallait-il croire que cette équipe, en quête d'identité
et de sérénité, allait réussir à contrer un prétendant nancéien qui hume déjà
le bon air de la Ligue 1 ? Fallait-il penser qu'un simple changement de responsable
technique allait, d'un coup, insuffler un nouvel élan à un groupe d'éternels convalescents ?
Fallait-il prévoir que quatre jours et cinq séances d'entraînement allaient fondamentalement
changer la donne technique et la portée psychologique d'un tel rendez-vous ? « Dans
les têtes, on s'est peut-être dit que ce n'était pas contre Nancy qu'on allait
prendre des points », dira, après-coup, Jean-Pierre Caillot. Un président
qui a vécu du banc de touche le naufrage de son équipe. « A la fin du match,
j'ai dit aux joueurs que j'avais apprécié leur engagement, leur façon d'avoir
réagi sur le terrain. Que si on continue comme ça jusqu'au bout, on assurera
le maintien ». Dominés dans tous les compartiments du jeu par un adversaire
en confiance, les Stadistes sont allés jusqu'à offrir les verges pour se faire
fouetter. En permanence sur le fil du rasoir, il était évident que le moindre
raté allait se transformer en handicap irréversible. « Cette faute et
ce premier but concédé d'entrée, nous coupent les jambes », poursuivra JPC,
« on sentait pourtant de l'envie, de l'investissement. Sans un grand gardien
en face, nous aurions pu égaliser avant la mi-temps ».
Y
aller sans trembler Comme des moucherons sur une vitre, Amara Diané
et ses copains allaient buter inlassablement sur la solide défense lorraine, pêchant
le plus souvent par maladresse. « On a vu l'écart qui séparait un prétendant
à l'accession et un candidat au maintien ». Un week-end pour évacuer cette
nouvelle déception, et il va bien falloir rebondir. Guingamp, qui, l'automne dernier,
avait permis aux Stadistes de refaire surface après une série de trois défaites
et dix buts encaissés, rejouera-t-il son rôle de gentil sparring-partner ?
Pas sûr que le Roudourou apprécierait une telle délicatesse de ses protégés. Il
faudra pourtant y aller sans trembler, sachant que tout résultat positif pourrait
s'avérer décisif dans la mesure où les rencontres Amiens-Clermont, Niort-Créteil
et Angers-Le Havre, programmées le même soir, pourraient éliminer définitivement
un candidat au maintien. « Ensuite, nous aurons quinze jours pour préparer
la réception de Niort », devise le président. Quinze jours de répit pour
allumer d'autres cierges. Gérard Kancel

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