31-10-05 - Le Stade encaisse peu de buts, mais n'en marque pas. Une situation intenable qui risque d'hypothéquer sa fin de saison.

Le pire de tout, c'est qu'on ne peut même pas les blâmer. Car le maillot rouge et blanc, ils le mouillent vraiment. Difficile en effet de les prendre en flagrant délit de passivité.
Pourtant, lorsque Delaune siffle ses joueurs malgré une deuxième mi-temps de bonne tenue face à Guingamp, c'est qu'il y a un malaise. Si le Stade de Reims joue beaucoup mieux que lors des deux premiers mois de compétition, il présente un bilan comptable de plus en plus inquiétant, alors même qu'il s'est produit à domicile plus souvent que ses adversaires directs pour le maintien (huit fois contre six déplacements).

Domination stérile
Ces sifflets mêlés à quelques timides applaudissements ne symbolisent-ils pas ce sentiment de déjà vu qui fait naître le doute sur le potentiel réel du groupe dirigé par Thierry Froger ?
Prenez Gueugnon, Le Havre, Dijon, Valenciennes et Guingamp. Ils sont tous venus prendre au moins un point en Champagne après avoir subi une domination stérile de leurs hôtes. Et il n'est pas dit que l'avenir du Stade à l'extérieur sera aussi florissant que ces derniers mois.
Imperturbable, Thierry Froger s'accroche aux évidences. « Si on ne se créait pas d'occasions, ce serait grave. Contre Guingamp, il a fallu un pied, une tête, un poteau et un bon gardien pour nous empêcher de marquer et de récolter les trois points. Nous avons su régler nos problèmes en défense et au milieu du terrain. Reste le chantier de l'attaque ».
Le coach rouge et blanc ne souhaite pas incriminer les attaquants en place : « Ils tentent, se créent des brèches. Ils doivent sentir qu'on a confiance en eux ».
Froger rappelle avec force que ce secteur de jeu se trouve démuni après le départ précipité de deux joueurs (Tabet et Mphela) et les nombreuses blessures (Farssane, Baléguhé, Maspimby).

« Si nous ne marquions pas... »
Reste qu'en attendant l'arrivée d'un renfort (lire par ailleurs), les faits eux, demeurent têtus. Et les stats ne plaident pas en faveurs des Rémois.
En octobre, Reims a disputé cinq rencontres pour une victoire et quatre nuls dont trois sur le même score (0-0). Il n'a inscrit que 2 buts lors de ses cinq derniers matches.
A prendre le problème par n'importe quel bout, la solution tarde à surgir. Au soir de cette 14e journée, le Stade possède certes la meilleure défense, mais elle présente surtout la plus mauvaise attaque (avec Clermont).
« On peut parler de malchance ou de manque de réussite », fait observer Sylvain Didot, « mais c'est vrai, si nous ne marquons pas, si nous ne gagnons pas ce genre de match, nous allons vers de gros problèmes ».
Alors, en attendant le mercato hivernal et la signature du Suédois Jon Lundblad, il faudra bien résoudre cette même équation : « Comment marquer des buts à la défense de Clermont et de Istres ? ». Il y a de quoi avoir la migraine.
Gérard Kancel

Lundblad, c'est bon ! - « Sportivement, c'est OK. Question état d'esprit, c'est parfait. Reste à finaliser ». Pour Jean-Pierre Caillot, pas de doute, l'attaquant suédois Jon Lundblad sera rémois dans quelques semaines. Après quelques jours d'essai aux Thiolettes où il semble avoir séduit techniciens et (futurs) partenaires, un test ponctué par un match amical avec l'équipe réserve contre Troyes, Thierry Froger a donné son feu vert. « Il est adroit, bon techniquement, se déplace bien avec et sans le ballon et possède les atouts pour percuter. Il s'est rapidement fondu dans le groupe et son intégration ne causera aucun problème ». Reparti en Suède samedi, Jon sera de retour début décembre. Jusqu'à la trêve, il participera aux entraînements et partira en stage avec le groupe fin décembre. « Sous réserve des résultats de sa visite médicale, il devrait s'engager pour 18 mois », précise Pierre Ménès, confirmant également que l'arrivée de ce joueur ne mettra pas forcément un terme à la campagne de recrutement stadistes : « Tout sera fonction des moyens dont on disposera ».
G.K.