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Diané : « La L1 m'intéresse »
Il est dans la vie
comme sur le terrain : insaisissable. Agile comme chat, l'homme sait désarçonner
son vis à vis. Un gri-gri par-ci, une feinte de corps par-là et Amara Diané vous
a semé. Alors, lorsqu'on a la chance de le « coincer » quelques instants,
il vaut mieux en profiter. Tour du propriétaire avec le meilleur joueur du Stade
de Reims.
Blessé et forfait au match aller, qu'avez-vous
retiré de la première manche du derby champardennais ? « D'abord,
une grosse ambiance. Le stade était chaud, comme je l'aime. Ce fut un beau match
avec des occasions de part et d'autre. Nous aurions pu l'emporter et nous avons
failli perdre. Je pense que ce soir-là, nous avons décroché un bon point ».
Ce
soir, vous serez là, qu'est-ce que ça changera ? « Nous
sommes entrés dans une autre phase. Aujourd'hui, les points valent plus chers.
Je retrouve mes compatriotes, Gueï et Liri. Je leur ai dit que nous venons pour
gagner, même si je sais que la victoire est plus importante pour eux » . Vous
n'étiez pas de l'élimination à Nice. « J'aurais aimé y être.
J'avais les boules de ne pas disputer une telle rencontre. Je ne comprends toujours
pas pourquoi l'arbitre m'a donné un troisième carton jaune contre Le Havre. »
Quel
regard portez-vous sur votre saison ? « A première vue,
ce n'est pas une très belle saison. Il y a une grande différence entre le National
et la Ligue 2 et j'ai dû m'adapter. Ensuite, il y a eu notre changement tactique
en cours de championnat. Avec cinq joueurs derrière, on défend plus qu'on attaque,
même si parfois on se retrouve à trois attaquants, alors que l'an passé, dans
la deuxième partie du championnat, j'évoluais seul devant ».
Tous
ces changements vous ont perturbé ? « Non, je dois faire
l'effort de m'intégrer dans le schéma de jeu. Je suis très surveillé. J'ai su
par des copains évoluant en L2 que la rumeur circulait dans les équipes que j'étais
le joueur à neutraliser à Reims. Malgré la difficulté, je dois prouver à chaque
match que je suis efficace, même si parfois je me rends compte que je ne peux
pas tout faire tout seul ».
Quatre buts,
c'est peu pour le deuxième meilleur buteur du National ? « Je
suis déçu par mon total de buts. Je marque moins mais mon jeu s'est enrichi. Je
me rassure en constatant que je me créé encore plusieurs occasions au cours d'un
match ».
Mais votre taux d'échec est en hausse. « La
saison passée, je concrétisais toutes mes occasions. Là, je manque de lucidité.
Je joue face à de grands joueurs et même les gardiens semblent avoir étudié mon
jeu. Je veux rester positif, je ne me fais pas trop de soucis ». Autre
changement, le soliste sait se transformer en passeur décisif. « Jouer
attaquant, ce n'est pas seulement marquer, même si on vous juge sur votre efficacité.
Je pense avoir la capacité d'adresser de bonnes passes à mes partenaires. Le coach
me répète souvent Ô regarde vers le haut, observe les meilleurs, Ronaldinho, Ronaldo,
Zidane, ils savent marquer et faire marquer '. Un attaquant doit aussi savoir
dribbler, percuter, prendre les espaces ».
Il
n'y a pas un match où vous n'êtes pas superviser par un club de Ligue 1. Comment
rester concentré face à tant de sollicitations ? « Je
ne joue pas en fonction des gens qui viennent me voir. Je mentirai en disant que
ça ne me fait pas plaisir. Mais moi, pour l'instant, je joue pour que le Stade
de Reims gagne. J'aime le foot, j'aime jouer ».
CFA2,
National, L2 : la dernière marche, c'est pour la saison prochaine ? « La
Ligue 1 m'intéresse. Mon ambition est de monter encore d'un cran. Et je sais que
le travail finit toujours par payer ». Recueilli
par Gérard Kancel

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