Lundi 9 décembre 2002

 

Un homme à poigne

Denis Goavec

 

Un homme de challenges - Après avoir presqu'exclusivement œuvré dans l'Ouest, Denis Goavec, 45 ans, a été séduit par le défi stadiste. Exigeant, rigoureux et travailleur, il aime être proche de ses joueurs et à l'écoute de son groupe.
Cet homme de challenges qui a connu (et apprécie) Marc Collat à Paris pendant sa jeunesse, ne compte rien révolutionner mais mise sur ses principes et un nouvel élan au sein du groupe rouge et blanc pour redresser la barre et maintenir le Stade en L2, la mission qui vient de lui être confiée.


Denis, après de nombreuses années passées dans l'ouest de la France, vous décidez de tenter l'aventure à Reims.
« Je suis Breton et l'on ne me déracine pas comme cela. Malgré plusieurs opportunités, j'étais resté dans l'Ouest. Mais après mon expérience à Vannes, je souhaitais revenir dans le milieu professionnel. Le football amateur est trop compliqué.
Mais je n'étais pas prêt à relever n'importe quel défi. Il fallait que le challenge soit beau pour que je sorte de ma Bretagne. Je ne pouvais pas refuser la proposition du président Chenut. Le Stade de Reims est un club mythique qui représente beaucoup. Il doit conserver sa place en L2. Je viens pour l'aider dans cette entreprise à l'occasion d'une pige de six mois ».


Comment vous définissez-vous ?
« Rigueur, exigence et plaisir, il faut trouver l'équilibre entre ces trois principes. Le mot-clé est le collectif. Je n'accepte pas ceux qui mettent le groupe en danger. J'ai horreur des feignants. J'aime le jeu. Je trouve beaucoup de similitudes entre Angers et Reims, au niveau de la culture foot et du beau jeu. Je ne vais pas bouleverser la façon de jouer de l'équipe. Je connais les principes de Marc Collat et j'en suis assez proche. Je tiens d'ailleurs à lui rendre hommage. N'oublions pas ce qu'il a fait ici ».


Qu'allez-vous apporter ?
« Une certaine fraîcheur. Lorsqu'il y a un changement d'entraîneur, il y a toujours un choc psychologique. Faisons en sorte qu'il dure six mois et non pas trois semaines. Tous les joueurs doivent se sentir concernés. Chacun aura sa chance.
Cela va créer un nouvel élan. Ceux qui étaient un peu à l'écart ou qui manquaient de confiance vont pouvoir se relancer. Les autres auront tout intérêt à montrer leurs qualités, c'est une bonne émulation. La situation du club est difficile mais loin d'être alarmante. Il s'agit d'utiliser ses atouts et de gommer ses faiblesses ».


Quelles sont vos priorités ?
« Je dois d'abord évaluer groupe, me faire ma propre idée. Ensuite, il faut faire comprendre mon mode de fonctionnement aux joueurs. Dans ces moments où ils doutent, il est important de beaucoup communiquer, positiver. De toute façon, j'aime qu'un groupe vive, j'aime être proche des joueurs. Par exemple, je ne comprends pas pourquoi ceux-ci vouvoient l'entraîneur dans un milieu où tout le monde se tutoie. Ce n'est pas à cela qu'on mesure le respect. Mais attention, il ne faut pas tout mélanger, il y a un temps pour tout. Et je répète que celui qui trahit le groupe est en grave danger. Et puis il y aura certainement des coups de gueule. Je préfère crever rapidement les abcès même si c'est un peu douloureux ».


Connaissez-vous déjà certains joueurs ?
« J'ai fréquenté David François à Saint-Brieuc, William Louiron à Angers. Et j'ai croisé les autres sur les terrains de France. Je serai demain (mardi) à Reims, pour un premier entraînement ».
Recueilli par Christophe Hébert.

 

    

Un "Moineau" peut-il faire le printemps ?

 

Un Breton débarque à Reims - Comme son nom l'indique, Denis Goavec est un Breton pure souche, «et fier de l'être». Son parcours professionnel le prouve. Le milieu de terrain qu'on surnommait «le Moineau» a connu ses plus belles heures de joueur au Stade Brestois avec lequel il monta en D1 en 79.
Il devient ensuite entraîneur-joueur à Saint-Brieuc pendant quatre ans avant de de coacher à plein temps le club briochin qu'il mène de la DSR à la D2 (entre 88 et 95). Il entraîne ensuite durant deux saisons le Stade Brestois.
Après avoir pris un peu de recul et reçu plusieurs sollicitations, il opte finalement pour Angers. Il fera monter le SCO du National en D2 dès sa première saison aux commandes... avant d'être limogé sèchement la saison suivante, au début de l'année 2001, «ainsi va ce milieu, quand les résultats ne suivent pas, c'est souvent l'entraîneur qui trinque».
Il n'est donc déjà plus aux manettes Ð remplacé par Stéphane Mottin Ð lorsque le Stade de Reims (alors en National) va chercher sa qualification en Anjou aux tirs au but lors des 16es de finale de la Coupe de France au mois de février.
Il s'engage au mois de juin 2001 avec le Vannes OC (CFA), «un coup de cœur, j'étais proche de ma famille». Las les contraintes du milieu amateur vont lui devenir insupportables et, en accord avec ses dirigeants, il rompt son contrat. Il annonce son licenciement économique le 9 novembre 2002.
La proposition de Christophe Chenut le décidera à quitter (enfin) l'ouest de la France... Christophe Hébert

   

 Fermer la fenêtre


"Vu des Tribunes" : l'actu du Stade - Rédaction-conception : Michel HAMEL