METZ
- STADE DE REIMS : 0 - 0
Samedi 10 août 2002 - Stade Saint-Symphorien - 2ème journée de Ligue 2
Arbitre central : Stéphane BRÉ
Fort Chabrol sur Moselle
photos Thibault H
Plus de 500 Rémois avaient fait le déplacement en Lorraine pour assister à un match nul
aux allures de victoire. Ne vous fiez pas à ces visages torturés par le stress
avant la délivrance de la 95e minute.
Hier soir, les Rémois ont séduit leurs supporters qui s'étaient déplacés en masse à Metz. Ils ramènent de Lorraine un point précieux pour la confiance, conquis de haute lutte face à l'un des ténors du championnat qui a pourtant livré une partie de toute beauté.
Les 16 mètres rémois avaient parfois des allures de Fort Chabrol mais, en dépit des incessants coups de boutoirs messins la muraille défensive Rouge & Blanche a tenu. C'est le principal enseignement à retenir d'une rencontre qui aurait pu tourner au cauchemar à deux minutes du coup de sifflet final à la suite d'un penalty généreux (les défenseurs rémois avaient joué le ballon) accordé par Stéphane Bré, à l'arbitrage tâtillon et plutôt partisan. Mais, justice a été rendue aux Rémois par Mario Espartero sous la forme d'un tir expédié sur la barre.
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Ce
qu'ils en pensent
LE MATCH VU DE LORRAINE
Triste soirée
Une soirée terne, achevée par un penalty manqué... Tenu en échec par une équipe rémoise pourtant largement à sa portée, le FC Metz subit son premier accroc de la saison. Preuve que la Ligue 2 n'a rien d'une sinécure.
Triste soirée ? Pas pour tout le monde
S'il
fallait s'en convaincre, c'est déjà fait : dès leur première
sortie à domicile, le FC Metz a pu mesurer toute la difficulté de
faire régner sa loi en Ligue 2.
Incapables de prendre le dessus sur le promu rémois, les Lorrains ont dû concéder un premier partage des points.
Pour l'opération séduction, il faudra bien sûr repasser: chacun comprend mieux, aujourd'hui, pourquoi Jean Fernandez a réclamé de la patience au public messin. Ces points perdus à la maison, il faudra pourtant bien aller les rechercher, tôt ou tard, quelque part entre Toulouse et Le Mans.
Triste soirée. Un pressing inexistant, une maîtrise du ballon mal assurée, beaucoup d'imprécision. S'ils voulaient séduire, les Messins s'y prenaient à l'envers en première mi-temps, au grand désespoir de leurs fidèles et de Jean Fernandez. Pourtant, la défense rémoise semblait friable, à condition de venir la contrarier. Les Grenats nouvelle version s'y attelaient singulièrement mal, s'offrant même une seule occasion de but digne de ce nom au cours de quarante cinq premières minutes terriblement ternes... Ou, plus exactement, deux occasions en une: une première frappe d'Adebayor sur la barre, immédiatement suivie d'une reprise d'Hassli sur le poteau. Le centre de Frutos, sur ce coup-là, aurait mérité meilleur sort (11e). Metz, en tout cas, aurait bien eu besoin d'une entrée en matière réussie; Saint-Symphorien s'en rendait compte très rapidement, tant jusqu'à la pause les Lorrains péchant dans la construction et multipliant les approximations, peinaient à venir porter le danger devant le but champenois. Et l'état de la pelouse, certes très glissante par ces temps humides, n'expliquait sans doute pas tout. C'est à peine si cette incursion d'Hassli dans la surface méritait la citation, puisque son décalage en direction d'Espartero ne déjouait pas la vigilance de Louiron, qui contrait la reprise du milieu de terrain messin (38e)
Il n'y a plus besoin de répéter que les réalités de la Ligue 2 imposent une bonne dose de patience: vainqueurs de Gueugnon à seulement cinq minutes de la fin une semaine plus tôt, les Messins tardaient décidément à prendre la mesure du promu. Leur début de deuxième période, en effet, n'annonçait rien d'alléchant, juste la certitude qu'il faudrait donc batailler ferme pour tirer profit de cette première rencontre à domicile.
L'entrée en jeu de Sergueï Skachenko avait heureusement le don de donner un peu de vivacité aux offensives messines, un peu comme celle de Manu Adebayor le samedi précédent à Gueugnon. Pour le même résultat ? En tout cas, Metz n'était pas loin de s'en convaincre avec cette ouverture de l'Ukrainien à destination de Frutos. Et si Tingry repoussait la tentative du jeune Messin, Bastien en embuscade échouait lui aussi sur le gardien rémois (70e). Dix minutes plus tard, c'était au tour de Renouard, quant à lui entré à la place de Bastien, de s'illustrer en plaçant, des dix-huit mètres, une frappe à mi-hauteur péniblement détournée par Tingry.
Les
fins de match heureuses? Metz y croyait, à deux minutes de la fin, avec
ce penalty provoqué par Adebayor, poussé dans la surface par Lafond
et Bertrand. Espartero, préposé à l'exercice après
les sorties de Bastien et Hassli, pensait même avoir donné la victoire
aux Grenats, mais M. Bré lui demandait de retirer... et cette fois le ballon
était repoussé par la barre! C'était trop beau. Il n'aurait
plus manqué que le centre de François ne soit pas intercepté
par Agassa, lors du temps additionnel. La seule intervention de la soirée
pour le gardien messin ! Sylvain VUILLAUME
Il
y a bien longtemps que Reims n'avait évolué dans des stades
d'une telle qualité en championnat.
Les Rémois ont aussi fait le spectacle dans les rues de Metz
(sous le regard médusé des passants) en sablant le champagne... avant la rencontre.
Une précaution qui s'est avérée inutile
... et qui a mérité confirmation deux heures plus tard.
L'AVANT MATCH
Marc
Collat :
"Gommons nos erreurs défensives
et notre jeu se mettra en place"
Marc Collat, votre équipe a débuté le championnat par une défaite, à domicile, face à Lorient. Comment est-elle passée ?
Il a fallu digérer, tout en se projetant sur le prochain match. Nous avons surtout cherché à analyser la manière. La défaite est toujours possible, à l'arrivée nous compterons même plus de revers que de victoires, mais la façon dont celle-ci a été concédée (1-3) me fait dire que l'on pouvait l'éviter.
En étant moins naïfs ?
C'est exactement ça. Nous avons donné les buts à l'adversaire, qui n'a pas placé un centre venant des côtés, qui n'a pas obtenu le moindre corner, mais qui nous a pris trois fois à défaut dans l'axe, sur des boulettes.
Vous enchaînez par le deuxième relégué de D1. Reims est gâté!
Après Metz, il y aura encore Le Mans et Saint-Etienne. Nos quatre premiers adversaires font tous partie des favoris. Disséminés, nous pouvons les perdre. Mais, alignés d'entrée, ce sont quatre matches qui peuvent nous rapporter zéro point! Moralement, ce serait préjudiciable même si nous ne disputons pas le même championnat que ces équipes-là.
Vous le dites vous mêmes, vous avez une équipe très joueuse. Est-ce compatible avec les réalités de la Ligue 2 ?
Ça l'est à condition de ne pas commettre de bévues. Ce n'était pas préjudiciable en National, où nous avons fini invaincus à domicile, car en National on ne trouve ni Loko, ni Kroupi, ni Bédrossian... Il nous faut gommer nos erreurs défensives, et notre jeu se mettra en place. De toute façon, nous ne sommes pas capables d'évoluer autrement.
Que vous évoque le FC Metz, version Ligue 2 ?
Il a réussi le départ idéal. Malgré ses problèmes de relégation tardive, il s'agira toujours d'une équipe difficile à prendre, encore plus chez elle, et surtout après son entrée en matière.
Le Stade de Reims, en 2002, souffre-t-il de la lourdeur de son héritage ?
Je ne vois pas ça comme ça car je ne me trompe pas d'objectif. La pression serait plus grande si nous avions le budget et les structures pour monter en D1, mais c'est loin d'être le cas. Il faut garder les pieds sur terre: nous n'avons même pas eu les moyens de recruter un joueur de Ligue 1. Notre seule ambition, c'est donc le maintien. Nous étions encore en CFA 2 il y a cinq ans. Or, on redescend plus facilement qu'on ne monte.
Toutes ces allusions au passé, ça ne finit pas par peser ?
C'est au contraire plutôt agréable. Tout le monde a un peu de Stade de Reims en lui. Je ne connais personne qui déteste Reims, comme un Marseillais peut détester Saint-Etienne. Aujourd'hui, on en est ravi!" Sylvain VUILLAUME
La muraille messine est-elle infranchissable ?
Tandis que les Boniface, Bertrand et autres Lafond s'efforceront de verrouiller les lignes arrières,Tchami et Diamé sauront-ils jouer les passe-muraille samedi contre les Messins ? Perché au sommet de ses 190 centimètres, Agasa Kossi, 24 ans, gardien de but du Togo de son état, a des allures de géant. "C'est une muraille infranchissable" disent de lui les supporters lorrains.
Agassa,
le nouveau gardien du temple - L'international
togolais, ultime rempart des Grenats dans la bataille de la reconquête.
Samedi face à Reims, Saint-Symphorien va découvrir un nouveau gardien
du temple. Présentation.
Faites abstraction de son numéro: le 35. Depuis quelques semaines, Agassa Kossi est bien devenu le gardien des intérêts messins. "En arrivant à Metz, je ne le connaissais pas, explique Jean Fernandez. Il y avait Songo'o, Butelle également... Le premier a participé à la Coupe du Monde et avait, pour ces raisons, un retard dans la préparation. Le second s'est rapidement blessé. Agassa a donc joué naturellement. Il s'est imposé dans les matches amicaux par rapport à la méforme de Songo'o.
Arrivé en février dernier en Lorraine en provenance de l'Africa Sports d'Abidjan avec quelques mois d'avance sur la date prévue (ndlr: il devait signer en début de saison mais a été engagé comme joker médical après la blessure de Liebus), l'international togolais a pu prendre ses repères, monter en puissance.
"L'entraîneur me fait confiance. C'est désormais à moi de montrer ce dont je suis capable.>Bien que peu sollicité à Gueugnon, le longiligne (1,90m) gardien messin a répondu présent dans un match "piégeux" à souhait. " Je n'ai pas eu trop de choses à faire. Le coach avait demandé aux défenseurs de jouer haut et à moi d'être avancé pour anticiper les longs ballons adverses.
Une situation qui pourrait se renouveler souvent cette saison. "Quand on touche moins de ballons, cela exige une concentration extrême. Je ne suis pas inquiet à son sujet ajoute Jean Fernandez. Un nouveau gardien, une défense relookée, ça donne, quoi? Au stade Jean Laville, les Grenats ont plutôt bien contrôlé la situation. "Pour le moment, on se comprend" assure Agassa. Et il est prêt à donner de la voix. "Sur le terrain, il faut gueuler. Un gardien à l'obligation de parler à sa défense, de la commander.
En découvrant l'Hexagone, à 24 ans, le dernier rempart des Grenats part également à la conquête de nouveaux horizons sportifs. "J'ai appris beaucoup de choses depuis mon arrivée à Metz. Le football européen est très différent de ce que j'ai connu chez moi puis à l'Africa Sports."
Comme tant d'Africains qui se sont imposés dans les clubs français, Agassa rêve de pouvoir s'exprimer sur les pelouses réputées de la Ligue 1. "Ah! le Parc des Princes...", dit-il. En attendant, il a découvert Gueugnon et l'univers de la L2 avec l'idée bien arrêtée d'apporter son écot au renouveau messin. Des Grenats à l'heure togolaise. Hier matin, Agassa plaisantait dans la langue de son pays avec Manu Adebayor. "Tout le monde parle de lui depuis ses exploits en fin de saison dernière."Gardien du but lorrain, il s'est vu confier une autre mission par Jean Fernandez. Une casquette plutôt inattendue. "Tu me surveilles Manu!" Et grand frère, de surcroît! Pierre HONNERT
Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL |