STADE DE REIMS - AMIENS : 1-1
Samedi 5 avril 2003 - 32e journée de L2 - Arbitre : M. Djouzi
Haddadou ( 2e) pour Reims - Abalo (27e) pour Amiens
NIORT-CRETEIL : 1-0 - WASQUEHAL-BEAUVAIS : 0-2 - ISTRES-GRENOBLE : 3-1
Maudits Rémois
Pas même un rayon de soleil sur Delaune.
Il y a plusieurs lectures pour ce match selon que l'on soit béatement optimiste ou viscéralement critique.
Dans le premier cas, on retiendra la combinaison sur coup-franc parachevée par un but plein de sang froid de Mohamed Hadadadou dès la deuxième minute d'une rencontre que l'on espérait alors prometteuse. Coup-franc aux 25 mètres face au but. Feinte de frappe de Liron qui décale Haddadou à droite du mur. Le petit ailier rémois est à la réception du ballon qu'il expédie, d'une frappe croisée, au fond des filets de Lachuer. Presque du grand art...
Au chapitre des éléments à décharge, il y a aussi cette nouvelle frappe de Mohamed Haddadou détournée sur la barre par Lachuer, ce but de Gaston Diamé refusé pour hors-jeu et ce poteau de Bertrand Tchami dans le temps additionnel. Ajoutons-y une pincée d'arbitrage tatillon et l'expulsion (d'ailleurs justifiée) de Jérôme Frétard à la 75e et en voilà assez pour crier à la malchance, dénoncer le mauvais sort, hurler à l'injustice et lancer tout de go que, décidément, cette saison le Stade est maudit.
M. Djouzi : une qualité d'arbitrage à l'image du match.
Mais
ce serait oublier un peu vite que, samedi soir, les Rémois n'ont vraiment
fait illusion qu'en tout début de match et dans le temps additionnel. Et
encore ne s'agissait-il que d'une démonstration de hourra football. Entre
les deux, peu de choses sinon... rien.
Rien qui ressemble au jeu "à la rémoise" que nous avions eu plaisir à suivre pendant ces deux dernières années, en tout cas. En lieu et place, de longs ballons sans cesse balancés vers l'avant et ne trouvant que rarement preneur, un milieu de terrain incapable de distiller de bonnes balles, des imprécisions techniques, des erreurs de marquage payées cash. Comment a-t-on pu, par exemple, laisser Abalo seul au deuxième poteau sur un corner, alors que le défenseur amiénois était monté aux avants-postes quelques instants auparavant sur un coup-franc et que sa reprise de la tête avait donné le frisson à la défense rémoise.
Mais cela relève de l'anecdote, tout comme les engagements dignes des matches de rugby, dont l'intérêt échappe aux néophytes de ce nouveau style rémois en cours d'expérimentation. Samedi soir, une nouvelle formule a été testée sans succès apparent : la titularisation de Xavier Dudoit au poste d'arrière-gauche, le petit ailier rémois étant censé alimenter Cédric Liabeuf en balles d'attaque. En seconde période, elle a laissé place à une répartition des tâches plus classique, mais guère plus probante puisque les Rémois ont été privés de ballons pendant la plus grande partie d'une rencontre qui a sombré dans la médiocrité au fil des minutes.
Voilà pour le match. Le classement du championnat se lit, lui aussi, de deux manières. La première consiste à remarquer que le Stade demeure à trois petits points du 17e (Créteil) et que rien n'est donc joué pour le maintien. La seconde consiste à préciser que, pour se replacer, encore faudrait-il engranger des points, c'est-à-dire gagner. Il est de plus en plus difficile d'imaginer que ce soit possible en développant de telles stratégies de jeu..
Prochain volet de l'épopée samedi avec un déplacement à Grenoble, une équipe qui - elle non plus - n'a plus rien attendre ni à redouter cette saison.
Toujours
loin du compte
6
avril 2003
Les
trois dernières défaites de rang à Delaune avaient fait des
dégâts au classement mais pas encore tellement... dans les tribunes,
puisque l'assitance restait honnête pour une lanterne rouge. Les Stadistes
pouvaient toutefois compter sur un supporter de marque. Le Rémois Patrick
Poivre d'Arvor était venu donner le coup d'envoi et adresser un message
d'encouragement aux Rouge et Blanc.
Faut-il y voir un lien de cause à
effet mais il ne fallait que 135 secondes à ses favoris pour débloquer
leur compteur ! Suite à une faute sur le revenant Haddadou, sur une combinaison
travaillée à l'entraînement, entre Liron et Frétard,
ce dernier servait... Haddadou dans le dos du mur. Et dans un angle fermé,
l'ancien Manceau glissait la balle entre les jambes de Lachuer (1-0, 3e).
Un départ idéal certes mais tout était encore loin de l'être
dans le jeu. On sentait toujours cette satanée crispation qui étreint
les Marnais sur leur pelouse. D'où quelques frayeurs. Un long coup franc
de la gauche de Debève était dévié sur le haut de
la transversale par Suarez (15e). Puis Abalo venait placer un premier coup de
tête sans frais (23e).
Avec la suspension de Billong, Denis Goavec avait
dû revoir sa composition défensive. Dudoit occupait le flanc gauche
(derrière ou au milieu selon), la charnière étant composée
par Boniface et Liron.
Qualité absente
Hormis une déviation
de la tête de François pour une reprise du bout du soulier de Diamé,
facilement captée par Lachuer (25e), le public n'avait guère de
raison de s'emballer. La qualité faisait défaut.
Tant que le
score était favorable, on aurait éventuellement pu s'en contenter.
Mais cela n'allait pas durer. Un corner à la rémoise de Debève
(avec Abriel) aboutissait, après une déviation, au second poteau
où Abalo surgissait pour placer un «coup de boule» victorieux
(1-1, 27e).
Le plus inquiétant était que les meilleures opportunités
restaient amiénoises. Un beau mouvement à trois se concluait par
un coup de tête, à côté, de Rivière (29e). Un
retourné de Suarez parvenait au même Rivière qui dévissait
(34e).
Seul l'arbitre assurait le spectacle (!). Au bout d'une action confuse
et d'une reprise de Frétard, Diamé pensait remettre les siens devant
mais le but était refusé pour hors-jeu.
C'était tout
de même fort peu. Denis Goavec tentait d'apporter des améliorations.
Il incorporait Lafond en défense, Liron montant d'un cran. Devant le véloce
Tchami remplaçait Diamé.
Le jeu n'en restait pas moins médiocre.
Ce n'est pas la reprise dans les nuages de François qui allait rassurer
(47e). D'autant que la réponse des joueurs de la Somme, évoluant
sans pression aucune, était saignante : Charpentier devait se coucher sur
un essai d'Ewolo (48e).
Double exclusion
Revanchards après
la défaite au stade de la Licorne à l'aller (0-1), les hommes de
Denis Troch auraient bien aimé ne pas en rester là, ils jouaient
assez haut. Confortés dans cette idée par les difficultés
dans la construction locale malgré une volonté certaine d'aller
de l'avant.
D'ailleurs c'est bien Haddadou qui se procurait la balle de break.
Mais sa frappe, déviée de justesse par la jambe de Lachuer, finissait
sa course sur la barre (61e).
Survenait ensuite un double coup de théâtre.
Frétard était exclu pour un tacle par derrière sur Abriel
(73e). Moins de trois minutes tard, Abalo connaissait le même sort pour
un tacle trop appuyé sur Haddadou (76e).
Cela donnait plus d'espace
mais pas vraiment plus d'inspiration aux acteurs... Le Stade allait malgré
tout avoir une occasion de plus de se désoler. François alertait
Tchami qui trouvait le poteau (93e). Il faudra encore compter sur des résultats
favorables de rivaux directs pour continuer d'espérer...
Christophe Hébert
AVANT-MATCH
Le Stade de Reims au point mort
1er avril 2003
Cela
fait maintenant un bon moment que le Stade de Reims est à la traîne,
à la peine. Et malheureusement le résultat de samedi n'a fait que
confirmer cette inquiétante tendance. Les Rémois ont dû se
contenter d'un famélique point face aux Amiénois (1-1).
C'est
d'autant plus insuffisant qu'il fait suite à trois défaites de rang
à Delaune (Caen, Metz, Châteauroux). Alors, une fois encore, on peut
toujours trouver du positif dans la prestation stadiste.
« Je suis partagé
entre satisfaction et déception. J'ai vu une équipe avec une âme
et l'envie de bien faire. On a tout donné sans être récompensé
de nos efforts et on peut avoir des regrets en repensant à certaines actions
», estime ainsi Denis Goavec.
Le problème c'est qu'on arrive
à un moment de la saison où le résultat sec prime sur toute
autre considération. Et puis faire preuve d'envie et de combativité
n'est-il pas la moindre des choses lorsqu'on est lanterne rouge et qu'on abat
ses dernières cartes devant son public ? Non, il faut plus, il faut des
points !
Le coach rouge et blanc objecte alors : « Nous sommes dans
une position où la confiance fait défaut. Or avec elle, ce match
nous le gagnons. Il fallait déjà stopper l'hémorragie. Un
point ne nous fait pas beaucoup avancer mais nous allons travailler à partir
de cela ». Tout avait pourtant parfaitement commencé pour les partenaires
de David François avec un but inscrit dès la 3e minute par Mohamed
Haddadou, qui a réalisé une très bonne rentrée après
sa blessure face à Metz.
Mais les Amiénois ont rapidement relevé
la tête. Pour faire étalage de leur important potentiel. Et l'égalisation
d'Abalo (27e) n'eut rien d'illogique. On sentit nettement la différence
entre une équipe évoluant sans pression et sans arrière-pensée
et une autre jamais véritablement libérée.
« Ce
fut un match âpre, nous avons produit du jeu face à des Champenois
valeureux », analyse Denis Troch. Apre, une façon moins sévère
de dire que la partie n'atteignit pas des sommets en terme de qualité technique.
Les équipes qui luttent pour leur survie ont certes des circonstances atténuantes
dans ce domaine... mais encore une fois surtout quand les points sont au bout.
Un autre paramètre intervient : l'état du terrain. Comme le souligne
Mohamed Haddadou : « Le groupe a répondu présent dans l'envie
et la combativité. Ce ne fut pas toujours ça dans la construction
mais le terrain est très difficile, sec. Il y a beaucoup de rebonds, peu
d'herbe. C'était bien sûr vrai des deux côtés, les Amiénois
n'ont pas beaucoup posé le jeu non plus ».
Et d'ajouter : «
Il y avait moyen de prendre les trois points ». Allusion à son tir
détourné sur la barre par le gardien (61e) et la frappe sur le poteau
de Bertrand Tchami (93e). « La réussite nous fuit, c'est typique
des équipes de bas de tableau ». Actions qui viennent rappeler que
les montants font partie de « l'équipement » du gardien et
que la frontière est vague entre manque de réussite et de précision.
Mais les Stadistes peuvent et même doivent encore y croire. Pour embrayer
sur une série de la veine de celle qui les avait vus faire renaître
l'espoir entre le 15 janvier et le 22 février : nuls au Mans, à
Niort et Créteil et victoires contre Saint-Etienne et Laval pour une seule
défaite à Beauvais.
Mais le temps presse de plus en plus.
Christophe Hébert
Le groupe rémois - Charpentier - Louiron, Liron, Boniface, Dudoit - Haddadou, Frétard, Laurent, Liabeuf - François, Diamé. Remplaçants : Balijon, Létang, Verschave, Tchami, Lafond.
Le
groupe picard - Lachuer - Merville, Abalo, Lebrun,
Satorra, Abriel, Riviere, Debève, Duchemin, Bengelloun, Stéphanopoli,
Ewolo, N'Dumbu, Suarez, Comminges, Outrebon.
Tant qu'il y a de l'envie...
31
mars 2003
Le
coach d'une équipe battue ne saurait avoir le sourire jusqu'aux oreilles.
Néanmoins, c'est un Denis Goavec détendu et de très bonne
humeur qui est apparu après la rencontre perdue par Reims à Nancy.
« Lorsque l'on voit le comportement des joueurs, on ne peut rien leur reprocher,
si ce n'est un manque de rigueur et d'attention lors des dix premières
minutes. Un match en comporte quatre-vingt dix. Il faut que nous apprenions à
jouer une heure et demie », devait déclarer l'entraîneur stadiste.
Optimisme de rigueur
« J'ai bien
aimé notre réaction. Nous avons répondu au défi physique,
au combat athlétique imposé par cette belle formation de Nancy.
Beaucoup d'équipes à notre place auraient lâché. A
partir du moment où nous gardons cet esprit-là et cette qualité-là,
il n'y a pas à s'inquiéter pour l'avenir. Je ne me fais pas de soucis.»
Et le technicien d'insister : « Avec cette envie qui est la nôtre,
le maintien est très réalisable. Nous le voulons. Et, qui veut constamment,
réussit forcément ».
Mais la défaite de vendredi
amène également des regrets dans la bouche de Denis Goavec : «
Notre problème, c'est de ne pas être entrés de plain-pied
dans le match. Dommage que nous l'ayons démarré huit minutes en
retard, parce que je crois qu'il y avait quelque chose à faire ».
L'analyse de Ludovic Liron et Matthias Verschave se rapproche du discours tenu
par leur entraîneur. « Nous avons pris deux coups de fusil qui nous
ont fait tomber les yeux sur le terrain. Après le but de Cédric
(Liabeuf), nous nous sommes encouragés et procuré des occasions.
Il n'y a donc pas que du négatif. Rien n'est perdu. A condition de grappiller
des points à la maison », pense le défenseur, quand l'attaquant
estime : « C'est vrai que nous avons eu une entame catastrophique. Difficile
de gagner dans ces conditions, même si nous nous sommes ressaisis. Cela
prouve que l'état d'esprit est bon. Maintenant, il faut gommer les erreurs
individuelles que nous pouvons faire, et pousser tous dans le même sens
afin de faire le plein de points chez nous et nous sauver ».
Le passeur
décisif Bertrand Tchami concluant : « Si on joue comme on a joué
durant une heure et quart, je suis persuadé qu'on va s'en sortir ».
La (belle) parole de Pablo
Pour rouler
sa bosse depuis de nombreuses années sur les pelouses de première
et de deuxième division, Stéphane Crucet savait que « le plus
important était de gagner ». Car le milieu offensif de l'ASNL n'est
pas dupe : « Ce ne fut pas un super match de notre part. Après avoir
fait la différence très rapidement, nous nous sommes un peu éteints
et nous avons reculé. Ceci traduisant une appréhension qui s'explique
par le fait que, ces derniers temps, chaque fois où nous avions mené
2-0 ou 2-1, nous nous étions fait rejoindre ».
« Le fait
de marquer très tôt nous a porté préjudice. Nous avons
presque arrêté de jouer » : c'est ainsi que Pablo Correa préférait
retenir « la victoire ainsi que l'envie des troupes ». L'entraîneur
uruguayen de Nancy s'empressant de rectifier : « Parler de troupes me semble
exagéré au regard de ce qui se passe en ce moment. ».
Sylvain Mourroz
clic► Amiens-Reims : le jour où nous avions repris espoir
Requiem pour le Stade
3
avril 2003
Reims a huit matches pour sauver sa saison. Il doit terminer
au moins deuxième d'un mini-championnat à cinq. Il
faudra bien qu'il y arrive. Pourtant, tous les signaux sont à l'orange.
Le Stade de Reims vit d'espoirs. Pour combien de temps encore ? A l'heure du bilan,
on saura évaluer les dégâts après avoir déterminé
les responsabilités. Pour l'heure, il s'agit de tout mettre en œuvre pour
sauver l'essentiel. Mais n'est-il pas déjà trop tard ?
Le Stade
de Reims version professionnelle, a huit matches pour éviter que le couperet
de la relégation ne lui retombe sur le cou. Huit matches, 24 points à
prendre. 13 suffiraient bien au groupe de Denis Goavec, autrement dit, il lui
faudra remporter quatre matches d'ici la fin de la saison, plus un nul.
Du
groupe des cinq relégables potentiels, Reims, lanterne rouge, a encore
la chance de maîtriser encore son destin. Ses rivaux directs également,
ce qui laisse prévoir une fin de championnat passionnante et dramatique.
Dans chaque camp, les stratèges ont sorti leur règle à calculs.
Gagner ici, ramener un point de là. Mais comment peut-on croire que Istres
qui n'a gagné qu'un seul match à l'extérieur, puisse subitement
s'imposer à Nancy, Clermont ou Toulouse ?
Mieux
ou moins pire ?
« On défendra notre chance jusqu'au
bout », répète à l'envi un Denis Goavec plus déterminé
que jamais. Sera-ce suffisant, lorsque l'on sait que les résultats des
autres compteront sans doute autant que ses propres résultats ?
Les
données chiffrées sont encore plus impitoyables pour ces cinq «
cancres » de la classe L2. Entre un Créteil qui « jouait la
montée » en octobre dernier, dixit son ex-coach Noël Tosi, et
un Beauvais dont la défense, citée en exemple, a fini par craquer
devant l'inconsistance de son attaque, qui est le plus à plaindre ?
Et Istres, regailliardi disait-on par un recrutement haut de gamme et un Wasquehal
conduit à la catastrophe à cause d'une politique de « gagne-petit
» ?
Et Reims, incapable de faire mieux que de résister à
l'extérieur et d'évoluer en tremblant devant son public, mérite-t-il
vraiment autre chose que sa lanterne rouge ?
Les dés sont jetés.
Il ne reste qu'à croiser les doigts, fermer les yeux, et croire à
un éventuel miracle.
Gérard Kancel
Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL |