STADE DE REIMS - GUEUGNON : 1 - 1 (0-1)

Samedi 30 novembre 2002 - 17e journée de Ligue 2 - Arbitre : M. Garibian

EMERAN (35e) pour Gueugnon - LAQUAIT (57e) pour Reims

 

 

"Faut pas gâcher"

Stéphane Laquait

Gueugnon : un tir de loin, un but - Reims : une vingtaine d'actions brûlantes dans les 16 mètres, un but. Fidèles à leur adage, les Bourguignons se sont contentés du service minimum face à des Rémois que l'on sait adeptes du gâchis en attaque. Mais, en dépit du match exceptionnel réalisé par Trivino dans les cages des Forgerons, si Reims comptait un finisseur dans ses rangs les Gueugnonnais, de toute évidence, n'auraient pu partager les points. C'est en cela que cette rencontre est porteuse d'espoir, car il va tout de même bien finir par débarquer en Champagne ce fameux mouton à cinq pattes dont tout le monde parle.

Sur le fond, cette rencontre laisse bien sûr planer un parfum de déception en regard du petit hold-up réalisé par les Bourguignons. Sur la forme, en revanche, elle est plutôt rassurante car le Stade a déployé un jeu que l'on peut qualifier de "bonne qualité". Et Dieu sait que ce n'était pas si facile sur un terrain en aussi piteux état.

Mais devant, quelle déveine ! quelle malchance ! quel manque de réussite ! Quelle maladresse aussi parfois... Ce dernier couplet, vous le connaissez par coeur. Alors, inutile d'y revenir. Mieux vaut se cantonner aux points positifs les plus flagrants : le retour au plus haut niveau de Stéphane Laquait qui contribue à améliorer la circulation de balle dans l'entrejeu, et le danger permanent apporté par Sébastien Gondouin lors de ses montées sur l'aile gauche... à condition que la défense rémoise ne mène pas des opérations "Portes ouvertes" en son absence.

Dans ce curieux championnat qui se jouera sans doute sur un coup de dé en mai prochain, les Rémois restent encore scotchés à la 19ème place mais - c'est paradoxal - ils ne pointent qu'à 3 petits points du 13ème. Ils peuvent donc espérer sortir de la zone rouge mercredi prochain à l'issue de la rencontre qui les opposera à Istres. D'ici là, il leur faudra surtout songer à récupérer car les terrains gras n'ont pas le don d'épargner les organismes.

 

 

Un moindre mal

 

Le président Chenut avait demandé la mobilisation générale pour ce match à l'importance qui n'échappait à personne. Cela commençait plutôt mal avec le déploiement pendant l'échauffement côté Ultrem d'une banderole : « KRB, mytho + hypocrisie, quoi d'autre dans la panoplie ? » Dans le genre union sacrée, on a vu mieux. Et l'assistance, pour une fois, était sous la barre des 5.000.
Pas de quoi perturber des Stadistes qui démarraient tambour-battant. Un centre rasant de Liabeuf était repris par Haddadou dans un angle fermé. Trivino repoussait (3e) avant de boxer un centre de Tchami dans la foulée.
Si Marc Collat avait choisi l'option offensive qui s'imposait : avec Haddadou et Liabeuf sur les côtés, Tchami en pointe, soutenu par François. On n'était pas surpris de trouver un système complètement opposé en face. Gueugnon se présentait dans un 5-4-1 hermétique, avec le seul Mulak en pointe.
Les Rémois avaient naturellement l'emprise sur le match et l'initiative. Sur un corner, François avait le temps d'armer une frappe mais ne cadrait pas (15e). Un décalage François-Liabeuf sur la gauche aboutissait à un centre de ce dernier. Haddadou profitait de la glissade d'un défenseur pour frapper, Trivino s'interposait. La balle revenait sur Tchami qui expédiait au-dessus sa reprise, déclenchant une bordée de sifflets (16e).
Domination rémoise
Il y avait encore un coup d'épaule appuyé de N'Gambi sur Liabeuf dans la surface (25e). Le même Liabeuf servait un Haddadou très en vue. L'ancien Manceau éliminait son opposant mais butait encore sur le portier bourguignon (27e). On n'était ensuite pas loin du « csc » de Dussard sur un centre de Liron (29e).
Bref, aux points, il n'y avait pas photo, le Stade menait. Seulement c'est Gueugnon qui allait porter un coup qui faisait mal. Emeran se battait pour récupérer la balle dans les pieds de Létang.
N'ayant pas de solution devant et comme il avait le temps, le milieu visiteur choisissait la frappe lointaine. Elle surprenait Tingry qui ne faisait qu'effleurer la sphère (0-1, 33e).
Le bon pressing des Forgerons gênait leurs hôtes qui parvenaient toutefois à se procurer deux occasions avant les citrons. Le grand Dussard contrait une reprise de Liabeuf qui partait bien (42e). Puis Haddadou décalait Tchami qui, cette fois, s'appliquait mais l'excellent Trivino veillait et déviait d'une manchette (45e).
Dès la reprise, les Rouge et Blanc s'installaient résolument dans le camp adverse. Sur centre de Tchami, Liabeuf venait placer une tête plongeante au-dessus (47e). Létang plaçait un coup franc au ras du poteau (51e). Mais méfiance. Les hommes d'Albert Cartier se montraient menaçants en contre : Mulak manquait de peu la cible (52e).
Laquait égalise
Les Gueugnonnais qui n'avaient concédé qu'un but lors de leurs quatre derniers matches comptaient résister.
Marc Collat avait remplacé Bertrand par Gondouin à la pause. Changement payant. L'ex-Lusitanien venait apporter le surnombre sur la gauche et centrait pour la tête de Liron. Trivino repoussait mais Laquait avait bien suivi et égalisait (1-1, 53e).
Les partenaires de Lafond ne voulaient pas en rester là. Tchami et Liabeuf en témoignaient (66e, 68e). Mais dans le même temps, les Jaune et Bleu se faisaient (enfin) un peu plus dangereux face à des Marnais obligés de prendre des risques. Tingry devait sortir par trois fois au pied ! Et Mezriche vendangeait (70e).
Malgré l'apport de sang frais, les Stadistes payaient leur débauche d'efforts et peinaient pour s'offrir de nouvelles opportunités en dépit d'une bonne volonté évidente. A l'annonce du temps additionnel, François ratait le coche.
Les Rémois avaient évité le pire mais cela ne les consolera certainement qu'à moitié après une nouvelle contre-performance à la maison. Reste à prendre les trois points face à Istres mercredi, à nouveau à Delaune.
Christophe Hébert



A chacun sa vérité

 

Les Forgerons ont été ridiculisés par Reims, écrit en substance le Journal de Saône-et-Loire. C'est bien la preuve qu'en matière de football chacun voit ce qu'il veut bien voir, selon qu'il porte les oeillères de l'un ou l'autre club.

 

En vérité, nous n'avons pas très bien compris ce qui s'est passé sur l'auguste pelouse du stade Delaune. Est-ce la promenade de santé effectuée huit jours plus tôt face aux amateurs d'Oullins qui a donné un faux rythme aux Gueugnonnais ? Est-ce la valeur des Rémois qui aurait été sous-estimée ? Nul ne peut le dire avec certitude. La seule chose incontestable concerne le niveau de la production de nos représentants, proche du zéro absolu pendant une heure.

N'eût été la prestation absolument ébouriffante de Richard Trivino dans la cage, un Trivino qui aura bien mérité sa notation de 5 étoiles dans France-Football de mardi, Gueugnon aurait pris une raclée mémorable. Lents, lourds et empruntés en milieu de terrain soumis à la pression constante d'un onze local bien meilleur qu'annoncé, les Bourguignons ont pris l'eau pendant plus d'une heure. Il a fallu qu'Albert Cartier modifie son système en revenant à une défense à quatre unités pour que le cours des choses change véritablement. Avec un attaquant supplémentaire, Gueugnon a posé davantage de problèmes aux Champenois, obligés de mettre un bémol à leur frénésie offensive pour mieux surveiller le duo Maspimby-Sabin entré en jeu dans la dernière demi-heure.

Toujours est-il que malgré cette mauvaise prestation Gueugnon a pris un point et aurait même pu arracher la victoire. En effet, alors que le score était toujours de 1 à 0, Guillaume Mulak a eu la balle de 2/0 qu'il n'a pu malheureusement convertir. Ce qui a provoqué l'ire du président Gilles Perrin à la fin de la rencontre: "Nous avons été mauvais. Très mauvais. En jouant sur notre valeur nous aurions dû battre cette équipe. Je regrette beaucoup que Guillaume Mulak n'ait pas marqué car Reims, à 2/0, ne serait jamais revenu. J'en suis persuadé" fulminait-il. Certes, mais on aurait alors parlé de hold-up parfait. G.Batut

 

"L'autre" vérité c'est que, dans les vestiaires, les joueurs de Gueugnon considéraient avoir rencontré "l'une des équipes les plus solides du championnat de Ligue 2".