STADE DE REIMS - METZ : 0-2
Dimanche 16 mars 2003 - 20e journée de L2 - Arbitre : M. Champet
BAH (62e) - MARCHAL (70e)
16 CRETEIL, ISTRES 31 pts - 18 WASQUEHAL 30pts - 19 BEAUVAIS 29pts - 20 REIMS 28pts
Trop forts pour eux
clic► Le match vu de Metz
Cette fois, on peut vraiment souligner sans l'ombre d'une hésitation que les Rémois ont été battus par plus forts qu'eux. Beaucoup plus forts qu'eux. Privés de ballons pendant l'ensemble du match, les Stadistes version 2002-2003 n'ont à aucun moment été en mesure de partir à l'assaut de la muraille défensive lorraine, se contentant de défendre voire, dans certaines situations, de limiter les dégâts. La sanction est logiquement tombée à la 62e à la suite d'un corner, la balle boxée au milieu d'un paquet de joueurs par Balijon atterrissant sur le crane de Bah. Huit minutes plus tard, Marchal doublait la mise sur un nouveau corner. Cette fois, la messe était dite.
Pour rester délibéremment optimiste, disons que si la règle statistique des deux matches consécutifs à domicile s'applique, les Rémois devraient "logiquement" glaner trois points samedi prochain, face à Châteauroux. Mais la règle s'applique-t-elle lorsque les équipes en course pour l'accession en Ligue 1 ont, tout aussi logiquement, la nécessité de gagner chez les mal classés ? Or, la victoire de Metz en terre champenoise ne fait que renforcer l'obligation de résultat des Castelroussins. Voilà qui promet du spectacle. Mais il faudra être (beaucoup) plus déterminés et (beaucoup) moins fébriles pour espérer troubler les plans de la "bande à Denisot".
Denis Goavec : " Une équipe en perdition" - "On ne peut pas avoir de regrets après avoir offert un aussi piètre spectacle. On a vu une équipe de Reims en perdition. Quand la moitié de l'équipe ne joue pas, il est difficile de faire un résultat face à une aussi belle cylindrée que le FC Metz. Nous avons commis beaucoup trop d'erreurs individuelles pour pouvoir espérer autre chose qu'une défaite".
Christophe Chenut : " Au secours !" - Perdre contre une vraie équipe de L1 na rien dinfamant, mais ne même pas jouer est inacceptable !
Silas Billong et Eric Boniface : "Plus ça allait, mieux on se sentait" - "C'est dommage d'avoir manqué de rigueur sur deux phases arrêtées car les Messins n'auraient pas marqué dans le jeu. On ne peut pas dire qu'ils ont eu beaucoup d'occasions. Défensivement, nous avons effectué une prestation correcte : on manquait un peu d'automatismes au départ mais, plus ça allait, mieux on se sentait. Seulement, nous n'avons pas assez fait le jeu. Sur l'ensemble du match, on ne pouvait pas espérer mieux qu'un nul. Il ne faut pas se voiler la face et combler nos lacunes. Vite, très vite. ».
L'opinion
de Denis Goavec
Lundi, Denis Goavec s'est longuement exprimé au micro de Champagne FM. Voici, en substance, les enseignements qu'il a tirés de ce Reims-Metz. Un jugement "sévère mais juste" sur différents points sensibles.
- Environ cinq joueurs ont joué. Deux ou trois ont des difficultés à se hisser au niveau de la L2, autant sont fatigués (dont Cédric Liabeuf qui souffre des adducteurs), autant sont en-dedans.
- La blessure d'Olivier Tingry à Créteil et celle de l'attaquant le plus percutant, Mohamed Haddadou (blessé dès la 1ère minute dimanche et indisponible pour 4 semaines) sont très préjudiciables.
- Metz a été très solide et rigoureux, mais n'a pas fait un grand match. On pouvait espérer un 0-0, simplement en jouant.
- A ce niveau de compétition, un gardien aussi jeune et inexpérimenté, ce n'est pas possible.
- La défense a été la seule satisfaction du match (Niang et Adebayor ont été muselés).
- Ce n'est pas l'envie qui a manqué, mais certains joueurs se sont mis la pression alors que le public était prêt à s'enflammer pour eux.
- Le public a été très digne.
- Il n'y a pas de problème de clans dans l'équipe. Il n'y a pas de problème Lafond-Goavec. Cyril Lafond a été écarté à la suite à de mauvais matches à domicile, mais il travaille pour retrouver sa place sur le terrain.
- Rien n'est perdu.
Retour sur l'étape gastronomique des Messins en Champagne
Metz
en voyage d'affaires - Après
Nantes et Beauvais, Reims. Le FC Metz n'en finit plus de dicter sa loi en déplacement,
tout en continuant à tirer profit des coups de pied arrêtés.
Utile mise à jour qui permet aux Lorrains de consolider leur deuxième
place.
70e : Marchal encore plus haut
Et
en plus, ils marquent! Metz n'arrête plus de louer le travail de ses défenseurs,
Christophe Bastien, par exemple, y est allé de son compliment, hier à
Reims, où les Grenats venaient de prendre trois points de plus dans la
course à la Ligue 1: "Tout part de derrière, a-t-il insisté,
il faut vraiment mettre en avant le match énorme accompli par notre défense.>
Oui, tout part de derrière, et tout se finit devant, où ces solides
gaillards n'hésitent jamais à pointer le bout de leur nez au moindre
corner. Quand Borbiconi manque à l'appel, ses habituels complices, Bah
et Marchal, sont là pour, à leur tour, convertir les coups de pied
arrêtés livrés avec toujours autant de précision par
Proment, leur capitaine.
Le soleil brille pour le FC Metz, six points en deux déplacements, trois victoires de rang en ajoutant la qualification obtenue à Nantes pour les demi-finales de la Coupe de la Ligue. Sur le plan comptable, l'opération réalisée hier dans la Marne n'a pas de prix, réalisée alors que la plupart des équipes de tête ne joueront pas avant samedi prochain, à la seule exception de Châteauroux, attendu demain à Gueugnon. Jean Fernandez parle d'un "résultat important pour la suite>, Christophe Bastien souligne "la pression mise ainsi sur les épaules de nos concurrents", Sylvain Marchal rappelle l'utilité d'un tel fait d'armes pour une équipe "déficiente auparavant à l'extérieur."
Tout baigne, et l'on voit mal pourquoi Metz perdrait en efficacité, en fin de semaine, lorsqu'il recevra Valence, cinq mois après l'humiliation d'octobre. Revenus à deux points de Toulouse, les Lorrains ont surtout repoussé Le Mans, d'un coup d'un seul, à quatre longueurs et Lorient à sept points.
"Il ne faut plus rien lâcher", ordonne Jean Fernandez. Hier, Metz n'a rien lâché. Nettement plus à l'aise physiquement, ses joueurs ont bataillé avec plus de facilité que la semaine précédente à Beauvais, pour un résultat identique. "Un match sérieux", résume l'entraîneur messin, qui craignait quelques difficultés sur un terrain aussi capricieux et face à un adversaire qui, lui, lutte pour ne pas retourner d'où il vient. Mais Reims, ébranlé peut-être par le poids d'un lourd enjeu, n'a guère posé de problèmes à son voisin de l'est.
"Nous n'avons pas été mis en danger", souligne ainsi Christophe Bastien, et c'est bien ce qui ennuie Denis Goavec, en commençant sans doute à se demander si le défi qu'il a accepté au coeur de l'hiver pourra être relevé. "Je retiens surtout la manière, indigne de professionnels. Quand on commet d'aussi grossières erreurs, surtout face à une cylindrée comme Metz, la défaite devient inévitable, a commenté l'entraîneur champenois. A peine la moitié de l'équipe a véritablement joué. Le football est une fête, pas une corvée."
En deux coups d'éclat, à l'heure de jeu, les Messins en ont administré la preuve cinglante, pour une victoire d'une implacable logique. Si Niang et Adebayor, empoisonneurs de défense, ont causé d'énormes dégâts dans le camp adverse, Bah et Marchal ont donc achevé le travail. Car en plus, ils marquent! Sylvain Vuillaume
17 mai 2002 : le Stade vient de gagner son ticket pour la L2
L'avenir du Stade
Les difficultés sportives du moment auront-elles une incidence sur l'évolution future du club ?
"Qui dit maintien, dit adoption définitive du statut pro. Si l'avenir du club dépend aussi de ses résultats sportifs, nous poursuivons notre travail autour de deux axes :
- La formation, conditionnée au statut pro, demeure essentielle pour la pérennité du club à ce niveau. Un centre de formation qui fonctionne bien, c'est une garantie sportive pour l'avenir.
- L'organisation générale du club : management, administration, marketing, gestion. Nous devons aussi préparer, à court terme, l'arrivée d'un manager général salarié. L'objectif est de gagner en efficacité dans tous les domaines.
Cela fait six ans que je suis à la tête du club et le statut amateur nous a toujours obligés à travailler sur le court terme. Même en cas de relégation, nous pourrons disposer du statut probatoire d'un an, une autre raison de bien programmer l'avenir immédiat."
(Extrait de l'interview de Christophe Chenut publiée dans L'Union du 15 mars 2003)
L'AVANT-MATCH
6 mois après, Diamé revient
90
minutes
pour survivre - Comme Jean-Michel Larqué
l'a rappelé récemment, Albert Batteux n'était pas coutumier
des discours belliqueux, envers ses joueurs comme à l'encontre de ses adversaires.
Force est de constater, même si on peut le regretter, que le football a
bien changé depuis l'époque où l'entraîneur mythique
du Stade de Reims donnait ses lettres de noblesse au coaching à la française,
préparant les futurs titres de ses disciples, Michel Hidalgo et Aimé
Jacquet.
À tous les niveaux, mais plus encore dans cette L2 dans laquelle le Stade de Reims patauge depuis 8 mois, ce sport est devenu un véritable combat physique, dans lequel gagner les duels revient souvent à gagner le match. Le pressing y est également extrêmement important, et un bon nombre des buts " casquettes " stadistes furent encaissés à la suite de pertes de balles sous la pression de l'adversaire (par exemple contre Gueugnon, ou encore le premier but face à Caen).
Nous en aurons sans doute l'illustration dimanche. Si l'on peut regretter que le temps des Kopa et autres Fontaine soit si lointain à Reims, on a l'impression que celui des Kastendeuch (le gentleman) ou Pirès (l'artiste) l'est un peu aussi dans la Moselle. Ne voulant pas s'engluer dans une division qui menace leur survie, les grenats, après des débuts hésitants, ont " enfilé le bleu de chauffe ". À chaque fois que nous avons vu évoluer cette équipe, elle nous a semblé constituer un bloc d'une solidité et d'une rudesse extrêmes.
Les Rémois sont prévenus : si eux aussi veulent survivre au niveau professionnel, aussi bien collectivement qu'individuellement, ils devront livrer un match de coupe, un combat. Le moindre relâchement dans le pressing, la moindre imprécision pourraient être exploités par le rouleau compresseur messin
Pour autant, les Rémois n'ont aucune raison d'avoir peur. Soyons humbles : même nous, spectateurs, n'avons plus peur de l'échec en venant au stade, tant nous y sommes habitués cette saison. Nous venons simplement pour voir enfin le sursaut qui doit, qui va se produire un jour ou l'autre sur le terrain. Comme l'a dit si " élégamment " un speaker de France 3, le Stade de Reims ne peut pas tomber plus bas que sa place actuelle. Par contre, les Messins devraient bientôt commencer à ressentir la fameuse "peur de gagner ", celle d'échouer si près du but. Un atout pour les Rémois.
Dimanche, il faudra compter sur un peu de chance, et aussi sur les qualités de l'arbitre, qui devra déjouer les ruses dans la surface du Fiorèse de la L2, l'excellent Adebayor. Si, de plus, les joueurs de Denis Goavec trouvent le bon équilibre (jouer libérés sans pour autant être naïfs), l'exploit est à leur portée et tout redeviendra possible, même la fête prévue par Jérôme Frétard le 4 juin. Si les Rémois bafouent ces principes, la messe sera dite Emmanuel Bibault
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Metz
voulait du bonus
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A
l'aller, ce fut Fort Chabrol
Adebayor, l'arme fatale des Messins
Apparu
un peu par hasard en novembre 2001, Manu Adebayor est aujourd'hui devenu l'arme
fatale des Messins. Bien plus que dans la règle indéfectible des
deux matches consécutifs à domicile, c'est de ce côté
qu'il faut chercher le danger.
Un
penalty (le premier de sa jeune carrière en pro), un lob piqué sur
Landreau pour une victoire (0-2) à Nantes. En deux coups de cuiller à
pot, Manu Adebayor, le Togolais du FC Metz, a crevé l'écran. Pourtant
l'international Espoirs et A n'en est pas à un exploit près.
Sa première apparition chez les pros date du 17 novembre 2001. Alors que le nom d'Adebayor n'était jamais apparu parmi les seize et qu'il ne fréquentait les "grands du FC Metz" que depuis quelques jours, son entraîneur, Albert Cartier, avait décidé de le titulariser à Sochaux. A la surprise de tous les observateurs. Et aussi, sans doute, de l'intéressé qui n'avait pas été transcendant, tout en faisant avec les moyens (les siens et ceux de l'équipe) de l'époque.
Formé au FC Metz qu'il a intégré à l'été 1998, le longiligne attaquant de 19 ans (1m91 - 74kg) avait ensuite retrouvé l'ombre de l'équipe de CFA. Il la quittait pour une rentrée lors d'un large succès sur Grenoble, en Coupe de France à la mi-décembre, avant de rejoindre la sélection nationale togolaise pour participer à la Coupe d'Afrique des nations.
A son retour, en février 2002, Adebayor trouvait rapidement sa place dans la formation dirigée alors par Gilbert Gress, immédiatement séduit par le potentiel du jeune international. Pour neuf matches consécutifs (dont un seul comme remplaçant) avec deux buts à la clé. Ses prestations suscitaient déjà quelques commentaires dithyrambiques. Du coach alsacien entre autres.
Au début de cette saison, tout comme Carlo Molinari (qui avait déclaré le Togolais seul joueur non-transférable de l'effectif), Jean Fernandez faisait prestement d'Adebayor un titulaire indiscutable, après un premier match comme remplaçant entré en jeu pour 25 minutes.
"Manu est capable de faire la différence à lui tout seul", juge l'entraîneur messin. "Il dispose du talent. Il a un gros potentiel technique, le sens du but, sait conserver le ballon et va vite. Il a un bel avenir devant lui. Mais maintenant, il faut qu'il travaille, car il n'a pas fini sa formation ".
Adebayor, que son coach a souvent dû "cadrer" au début de la saison, prend, lui, les événements comme ils viennent. Sans se poser de questions. Il dit ne pas s'enflammer, même si parfois, on peut craindre le contraire. " Ça se passe bien ", affirme-t-il. " Je joue comme je dois le faire. Il faut que ça continue comme ça. Je sais rester modeste ".
Concernant son avenir, que d'aucuns voient ailleurs en Europe, dans des formations plus "huppées", l'international togolais n'élude pas la question tout en restant très serein : "Pour l'instant, je suis à Metz. On parlera de la suite à la fin de la saison. Je sais que je serai demandé par de nombreux clubs. Mais pour le moment, j'ai des couleurs à défendre ".
Manu Adebayor n'oublie surtout pas l'objectif qu'il s'est fixé cette saison, ainsi que tous ses coéquipiers. "Nous devons remonter l'équipe en L1. C'est le principal. Une éventuelle finale en Coupe serait un bonus. Mais avant tout, c'est la L1".
Pour teinter d'une note d'optimisme ce papier de Maryse Turrini (L'Est Républicain), souhaitons simplement que l'arme fatale des Messins s'enraye dimanche prochain. Sinon...
Vu des Tribunes : l'actualité du Stade de Reims - Rédaction-conception : Michel HAMEL |