Dimanche 16 mars 2003

 

Metz veut du bonus

 

La semaine de mise à jour en Ligue 2 envoie le FC Metz à deux pas de chez lui. Une victoire à Reims, lanterne rouge, placerait les Lorrains en position de force. Est-il raisonnable d'envisager un troisième succès de rang à l'extérieur?

 

Voici un match d'un autre temps, un ancien classique, une vieille affiche dont on se demande bien pourquoi elle ne bénéficie pas de l'appellation de derby. Après tout, il n'y a pas davantage de kilomètres entre Metz et Reims qu'entre Metz et Strasbourg, mais ce qui est vrai avec le voisin alsacien ne l'est donc pas avec le champenois. Passons, car voici surtout une formidable occasion de se rapprocher de la Ligue 1, quitte à précipiter la perte de feu le grand Reims. Et, en 2003, toute autre considération n'est que secondaire.

Cette semaine, la Ligue 2 a commencé à remettre ses comptes à jour et, au coeur de cette séance de rattrapage, le FC Metz bénéficie d'une occasion que n'ont pas tous ses concurrents, avant de se transformer en supporter de Gueugnon, chez qui se rend Châteauroux après-demain. Huit jours après leur victoire à Beauvais, la première hors de Saint-Symphorien depuis novembre, la troisième seulement de la saison en championnat, les Lorrains peuvent conforter leur deuxième place, semer la zizanie dans les esprits manceaux ou lorientais, et s'accorder un droit à l'erreur chez eux, où ils ne gagneront pas tous leurs matches dans le temps additionnel! "Ces trois points-là en jeu sont particulièrement importants, a d'ailleurs relevé Jean Fernandez. Une victoire nous placerait en position de force tout en nous accordant un joker." Elle effacerait même, sur le plan comptable, les effets pervers du nul concédé l'été dernier face au même adversaire, premier visiteur de la saison à Saint-Symphorien, et parfait avertisseur de ce qu'allait proposer le quotidien de la Ligue 2.

Le FC Metz, depuis, s'est bien sûr métamorphosé sous la baguette de Jean Fernandez, au point de voyager en conquérant et non plus à reculons, au point même d'espérer une deuxième victoire de rang à l'extérieur, la troisième en intégrant l'exploit du 5 mars, à Nantes, en Coupe de la Ligue. Reste à passer du stade de l'espoir à celui de la concrétisation. Ça ne s'annonce pas simple...

Car, face à eux, les Grenats trouveront un adversaire qui n'a plus le choix, soumis à une terrifiante obligation de résultats sur les bords de l'A4. Il s'agit, là aussi, d'une histoire de joker, un rien différente. "Nous avons grillé le nôtre en perdant (2-1) contre Caen et nous n'avons plus le droit à l'erreur>, insiste Denis Goavec, qui a succédé à Marc Collat au cours de l'hiver. Sous son mandat, Reims n'a perdu que trois fois, pour deux victoires et quatre nuls. "Une équipe bien meilleure que ce qu'indique son classement>, pour Jean Fernandez, qui ne dit pas seulement cela sous prétexte que Reims devra encore livrer un match en retard (face à Wasquehal).

Dans la dernière ligne droite, Reims a décidé d'abattre la carte du jeu, la seule qui vaille selon Denis Goavec, avec des propos qui plaisent en Champagne: "Pour gagner, il faut attaquer." Si la défense messine peut s'attendre à devoir fournir un travail de tous les instants, le nouveau dispositif de Jean Fernandez à l'extérieur passera au révélateur. Question: pourquoi ce qui a fonctionné à Nantes ne marcherait pas à Reims? Sylvain Villaume

 


"Vu des Tribunes" : l'actu du Stade - Rédaction-conception : Michel HAMEL