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Dimanche 9 février 2002

 

"Ardennais, ce n'est pas une maladie..."

 

De Reims à Troyes dans le sillage des fans rémois. Show sous la pluie...

Le rendez-vous avait été fixé à 15 h 30 devant le stade Delaune. Seize cars, huit cents personnes. le groupe officiel des supporters présidé par Daniel Wargnier n'avait pas fait les choses à moitié pour ce 8e de finale de la Coupe de France.
Dès 15 heures, ils sont déjà plusieurs centaines à piétiner devant les barrières. Visages bariolés en rouge et blanc, tee-shirts anti-Sedanais, écharpes, perruques aux couleurs de Reims et maillots sur les épaules, les supporters n'ont rien négligé pour ce match particulier contre le rival de toujours.
Devant le bus n° 16, Jérémy, 9 ans, est lui aussi prêt pour la rencontre. Au côté de son père, il arbore fièrement un casque sur lequel est inscrit « Allez Reims ».Pour le jeune Rémois l'issue de la rencontre ne fait aucun doute : « On va gagner 2-0 ». Son père, lui, reste plus prudent et souhaite surtout voir « un bon match ».


« Ca va être une grande journée »
A l'intérieur de l'autocar, une dizaine de supporters a déjà pris place. Au fond les plus chauds n'en sont visiblement pas à leur première bière. Pierre Patinet est plus discret. Il suit les matches de Reims depuis toujours. De son sac, il sort son trophée du jour : un tableau en bois sur lequel sont gravés, autour de la Coupe de France, les noms des deux équipes du jour. « J'avais commencé cette collection l'année dernière lors du match contre Bastia. Depuis je le fais à chaque tour de Coupe. »
A 16 h 10, les seize cars sont complets. L'heure du départ a sonné. Dans le car numéro 16, c'est le conducteur, James, qui met tout de suite l'ambiance : « Ca va être une grande journée pour Reims. Tout le monde est en forme ? » Monte une formidable ovation, fusent les premiers chants. « Le Stade est magique » répond à « Nous sommes les Rémois, et c'est notre fierté ».
Les premières minutes passées, l'ambiance retombe peu à peu sur l'A26. Les supporters les plus calmes en profitent pour passer à la séance de maquillage. D'autres se lancent dans l'exercice périlleux des pronostics.

« C'est pas grave si on perd », ose un quidam. « Ca va pas ? » lui répond du tac au tac son voisin. « On est à leur niveau. Les quatre premiers de National valent bien les clubs de bas de classement de D1 ». « C'est certain, on gagnera avec au moins deux buts d'écart ! »
A l'approche de Troyes, les supporters reprennent du poil de la bête. « On va bouffer du sanglier », hurle bien chaud un Rémois. « Sedan, Sedan, on t'enc..», relance un autre, tout en finesse. Ce qui soulève la réprobation de la majorité du car. « On est correct et fair-play, même contre Sedan », tempère un ancien supporter. « Oui d'accord, c'est vrai habituellement Ardennais c'est pas une maladie, sauf ce soir peut être », ajoute son voisin.
Il est 18 heures, le stade de l'Aube apparaît au loin. Dans le car, l'ambiance monte d'un cran. Les chants se succèdent jusqu'à l'arrivée sur le parking à proximité de l'enceinte troyenne. « On est chez nous, on est chez nous », entonnent en cœur les supporters en descendant du bus. « Et ils sont où, et ils sont où les Sedanais ? », reprend une partie du bus numéro 16.
Le match n'a pas encore débuté mais déjà le face à face avec le rival ardennais a déjà commencé.
Grégoire Amir-Tahmasseb

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