De
Reims à Troyes dans le sillage des fans rémois. Show sous la pluie...
Le rendez-vous avait été fixé à 15 h 30 devant le stade Delaune. Seize
cars, huit cents personnes. le groupe officiel des supporters présidé par
Daniel Wargnier n'avait pas fait les choses à moitié pour ce 8e de finale de
la Coupe de France.
Dès 15 heures, ils sont déjà plusieurs centaines à piétiner devant
les barrières. Visages bariolés en rouge et blanc, tee-shirts anti-Sedanais,
écharpes, perruques aux couleurs de Reims et maillots sur les épaules, les
supporters n'ont rien négligé pour ce match particulier contre le rival de
toujours.
Devant le bus n° 16, Jérémy, 9 ans, est lui aussi prêt pour la rencontre.
Au côté de son père, il arbore fièrement un casque sur lequel est inscrit
« Allez Reims ».Pour le jeune Rémois l'issue de la rencontre ne
fait aucun doute : « On va gagner 2-0 ». Son père, lui,
reste plus prudent et souhaite surtout voir « un bon match ».
« Ca va être une grande journée »
A l'intérieur de l'autocar, une dizaine de supporters a déjà
pris place. Au fond les plus chauds n'en sont visiblement pas à leur première
bière. Pierre Patinet est plus discret. Il suit les matches de Reims depuis
toujours. De son sac, il sort son trophée du jour : un tableau en bois
sur lequel sont gravés, autour de la Coupe de France, les noms des deux équipes
du jour. « J'avais commencé cette collection l'année dernière lors du
match contre Bastia. Depuis je le fais à chaque tour de Coupe. »
A 16 h 10, les seize cars sont complets. L'heure du départ a sonné. Dans le
car numéro 16, c'est le conducteur, James, qui met tout de suite
l'ambiance : « Ca va être une grande journée pour Reims. Tout le
monde est en forme ? » Monte une formidable ovation, fusent les
premiers chants. « Le Stade est magique » répond à « Nous
sommes les Rémois, et c'est notre fierté ».
Les premières minutes passées, l'ambiance retombe peu à peu sur l'A26. Les
supporters les plus calmes en profitent pour passer à la séance de
maquillage. D'autres se lancent dans l'exercice périlleux des pronostics.
« C'est pas grave si on perd »,
ose un quidam. « Ca va pas ? » lui répond du tac au tac son
voisin. « On est à leur niveau. Les quatre premiers de National valent
bien les clubs de bas de classement de D1 ». « C'est certain, on
gagnera avec au moins deux buts d'écart ! »
A l'approche de Troyes, les supporters reprennent du poil de la bête.
« On va bouffer du sanglier », hurle bien chaud un Rémois.
« Sedan, Sedan, on t'enc..», relance un autre, tout en finesse. Ce qui
soulève la réprobation de la majorité du car. « On est correct et
fair-play, même contre Sedan », tempère un ancien supporter. « Oui
d'accord, c'est vrai habituellement Ardennais c'est pas une maladie, sauf ce
soir peut être », ajoute son voisin.
Il est 18 heures, le stade de l'Aube apparaît au loin. Dans le car,
l'ambiance monte d'un cran. Les chants se succèdent jusqu'à l'arrivée sur
le parking à proximité de l'enceinte troyenne. « On est chez nous, on
est chez nous », entonnent en cœur les supporters en descendant du bus.
« Et ils sont où, et ils sont où les Sedanais ? », reprend
une partie du bus numéro 16.
Le match n'a pas encore débuté mais déjà le face à face avec le rival
ardennais a déjà commencé.
Grégoire Amir-Tahmasseb
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